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Al Furqan

le sens qui resiste le mieux, c’est celui de critère.

Comme fasl, le mot contient l’idée de séparation. Aussi kh.l.S et sh.q.q .

Cette notion est particulièrement importante au jour dernier (yaom al fasl dans la sourate al naba).

32.25 Ton Seigneur, c’est Lui qui séparera (yafṣilu) entre eux, au Jour de la Résurrection, de ce sur quoi ils diffèrent (yakhtalifūna).

Les humains diferent sur quelque chose, et Allah les separera en fonction de cela. Furqan aide à comprendre cela.

Furqan

Comme plusieurs termes dans la sourate al mursilat, ils désigne l’écrit.

Al Furqan est le Coran, le critère qui détermine entre ce qui vrai et faux. Le mot revient surtout pour le livre donné à Moise. La Torah comme furqan, permet de se guider.

2.53

وَإِذْ آتَيْنَا مُوسَى الْكِتَابَ وَالْفُرْقَانَ لَعَلَّكُمْ تَهْتَدُونَ

Il y a donc un sens de furqan comme critère donner par Allah aux humains pour distinguer entre les choses.

Au jour dernier les humains seront séparés (yatafarraqūna)

30.14-15

وَيَوْمَ تَقُومُ السَّاعَةُ يَوْمَئِذٍ يَتَفَرَّقُونَ {14}

فَأَمَّا الَّذِينَ آمَنُوا وَعَمِلُوا الصَّالِحَاتِ فَهُمْ فِي رَوْضَةٍ يُحْبَرُونَ {15}

وَأَمَّا الَّذِينَ كَفَرُوا وَكَذَّبُوا بِآيَاتِنَا وَلِقَاءِ الْآخِرَةِ فَأُولَٰئِكَ فِي الْعَذَابِ مُحْضَرُونَ

ceux qui auront rejeté l’écriture (كَفَرُوا وَكَذَّبُوا بِآيَاتِنَا) seront les perdants. c’est clairement le critère de rejet ici, sur lequel Allah séparent les gens au jour dernier.

Mais les peuples se divisent d’eux mêmes, après avoir reçu le savoir, quand ils divergent à son propos :

42.14

وَمَا تَفَرَّقُوا إِلَّا مِنْ بَعْدِ مَا جَاءَهُمُ الْعِلْمُ بَغْيًا بَيْنَهُمْ ۚ

98:4

وَمَا تَفَرَّقَ الَّذِينَ أُوتُوا الْكِتَابَ إِلَّا مِنْ بَعْدِ مَا جَاءَتْهُمُ الْبَيِّنَةُ

Donc ce sont les humains qui d’eux mêmes selon leur rapport à l’écriture, selon qu’ils y croient ou pas. Allah descend un critère comme guide, sur Mussa et Muhammad, mais ce critère Al Furqan, est aussi ce qui les divisent entre eux. La sourate al naba nous apprends que ce sont selon leurs actions qu’ils sont divisés.

إِنَّهُمْ كَانُوا لَا يَرْجُونَ حِسَابًا {27}

وَكَذَّبُوا بِآيَاتِنَا كِذَّابًا {28}

C’est parcequ’ils n’entendaient pas rendre de compte sur leurs actions qu’ils rejettent le critère sur leurs actions.

LA sourate Al Nahl valide ce lien entre l’action et le rapport à l’Ecriture :

27. Puis, le Jour de la Résurrection, Il les couvrira d’ignominie, et [leur] dira : “Où sont Mes associés pour lesquels vous combattiez? ” – Ceux qui ont le savoir diront : “L’ignominie et le malheur tombent aujourd’hui sur les mécréants”.

28. Ceux à qui les Anges ôtent la vie, alors qu’ils sont injustes envers eux-mêmes, se soumettront humiliés, (et diront) : “Nous ne faisions pas de mal! ” – “Mais, en fait, Allah sait bien ce que vous faisiez”.

29. Entrez donc par les portes de l’Enfer pour y demeurer éternellement. Combien est mauvaise la demeure des orgueilleux!

30. Et on dira à ceux qui étaient pieux : “Qu’a fait descendre votre Seigneur? ” Ils diront : “Un bien”. Ceux qui font les bonnes oeuvres auront un bien ici-bas; mais la demeure de l’au-delà est certes meilleure. Combien agréable sera la demeure des pieux!

31. Les jardins du séjour (éternel), où ils entreront et sous lesquels coulent les ruisseaux. Ils auront là ce qu’ils voudront; c’est ainsi qu’Allah récompense les pieux.

32. Ceux dont les Anges reprennent l’âme – alors qu’ils sont bons – [les Anges leur] disent : “Paix sur vous! Entrez au Paradis, pour ce que vous faisiez”.

33. [Les infidèles] attendent-ils que les Anges leur viennent, ou que survienne l’ordre de ton Seigneur ? Ainsi agissaient les gens avant eux. Allah ne les a pas lésés; mais ils faisaient du tort à eux-mêmes.

34. Les méfaits qu’ils accomplissaient les atteindront, et ce dont ils se moquaient les cernera de toutes parts.

35. Et les associateurs dirent : “Si Allah avait voulu, nous n’aurions pas adoré quoi que ce soit en dehors de Lui, ni nous ni nos ancêtres; et nous n’aurions rien interdit qu’Il n’ait interdit Lui-même. Ainsi agissaient les gens avant eux. N’incombe-t-il aux messagers sinon de transmettre le message en toute clarté?

36. Nous avons envoyé dans chaque communauté un Messager, [pour leur dire]: “Adorez Allah et écartez-vous du Tagut” . Alors Allah en guida certains, mais il y en eut qui ont été destinés a l’égarement. Parcourez donc la terre, et regardez quelle fut la fin de ceux qui traitaient [Nos messagers] de menteurs.

37. Même si tu désirais ardemment qu’ils soient guidés… [Sache] qu’Allah ne guide pas ceux qui s’égarent. Et ils n’auront pas de secoureurs.

Ce dernier verset reprend l’ambiguité entre Allah qui séparent les gens au jour dernier, et les gens qui ont divergés d’eux mêmes quand ils ont reçu le savoir et le critère à propos de leurs actions : Allah ne guide pas ceux qui s’égarent

MARXISME, GAUCHE ET LUTTE DECOLONIALE

Le marxisme ne se contente pas de parler de salaires. Derrière le salaire, il y a les relations de dominations, que l’argent montre et cache. Si un sans papier ou un travailleur dans un pays colonisé gagne moins, ce n’est pas parce que son travail vaut moins, mais que les rapports de force, souvent militaire, qui lui sont appliqués permettent de le payer au lance pierre. Ces rapports de domination sont exprimés jusque dans le droit, comme des rapports racistes.

Le racisme ne permet pas seulement de payer moins, il instaure une hierarchie du travail, des papiers au plafond de verre. Du racisme social à la négrophobie, il est l’expression de la domination. Il créé une difference de fait entre les travailleurs, ceux qui sont élevés, et ceux qui sont rabaissés. Il fait partie de la superstructure. Pour déformer Hegel, l’état nation rationalise les rapports de dominations. Sous une forme raffinée.

Cette différenciation des travailleurs se retrouve jusque dans chaque file d’attente, ou une femme, payée au SMIC, elle même dominée sous d’autres aspects, se retrouve à nous trier. Qui a accompagné une femme voilée dans n’importe quel service a vu ce rapport de domination sous ses yeux. Ces services ne sont pas une auto organisation populaire, mais une institution descendante.

Voici une contradiction dans les services publiques, invisible pour la gauche, entre service de la popualtion et relation descendante sur la population. Le racisme permet de comprendre cette conradiction structurelle. Avant même de parler de la fin de l’AME, et de la destruction de la sécurité sociale par l’exclusion des “autres”, le racisme renforce déjà un rôle de contrôle et de gestion, qui dénature les organisations de nous par nous mêmes. Le montre et le cache.

Le probleme de la gauche française, outre son étatisme forcené, c’est de representer une classe dont la fonction est de gérer la population. Les profs, les fonctionnaires, les employés. Etant l’expression de cette classe en bas de l’echelle dont la fonction sociale est de gérer les autres, elle ne peut defendre une égalité de fait. Ce drame est rejoué tous les jours à l’école, ou surgit sans surprise le probleme du voile.

Alors la gauche en crise finit inexorablement par opportunisme sur ce social chauvisnisme dont parle Lénine. Elle est incapable de formuler une solution aux contradictions que vivent les travailleurs pour rassembler ce que le racisme divise : la classe populaire. Elle n’a rien à proposer que la réaction ne fasse mieux : restaurer les rapports de domination traditionnels, gérer la violence aux guichets.

Un parti communiste devrait formuler l’alliance des travailleurs divisés par le racisme. Non pas l’état et les professeurs contre les familles, comme le pronent les formations laïcité, mais les professeurs au service des familles, pour organiser une éducation populaire. Une école transfigurant les associations de soutient. Dans tous les secteurs de la société, un communiste devrait avoir pour tache unique de dissoudre les relations de dominations par l’égalité, dans une internationale locale des travailleurs. Anti imperialiste jusque dans son rapport aux autres.

Le marxisme n’a pas vocation a defendre les salaires, mais à abolir les relations de dominations, et abolir l’état, pour les dépasser par une organisation de la population pour et par elle même. Le marxisme comme dépassement/abolition ne fonctionne pas à partird’une classe populaire divisée. La classe la plus aliénée à vocation par sa lutte à liberer les autres. Et pas l’inverse : les positions moralistes de la gauche ne sont qu’une posture, visant à preserver des rapports de dominations entre les travailleurs et leur pretrise.

Il n’est donc pas possible de constituer un parti communiste qui n’ai pas pour base les luttes décoloniales et les luttes féministes, qui se libèrent par elles mêmes. Ces luttes ne sont pas des detournements, mais la condition même de la liberation des travailleurs par eux mêmes. La preuve par le fait que l’égalité vient d’en bas.

Mettons un stop définitif aux injonctions moralistes de la gauche, pour imposer l’inversion des rapports de force, par la lutte contre l’islamophobie, pour la liberation de la Palestine et pour la régularisation de tous les sans papiers, qui sont des conditions sine qua none de la lutte des classes en france.

Contrairement au discours dominant à gauche, cela ne divise pas les travailleurs, mais a vocation à rassembler, sur un pied d’égalité de fait, l’ensemble des forces révolutionnaires. Tant que la gauche choisit l’opportunisme social chauviniste, nous n’avons rien à faire avec elle,et elle n’a rien à opposer à la reaction fasciste.

Si le salaire est une expression des rapports de force dans lequel les travailleurs sont inclus, le capital lui même n’est qu’une formalisation des rapports de domination construits par les bourgeoisie euroépennes lors de son expansion vers le monde (colonisation) et vers les campagnes (exode rural). D’où les attaques théoriques sur l’accumulation primitive, quand la propriété privée est créée, les porteurs de bois et d’eau volés des biens communs, en Afrique, comme en Europe.

La radicalité ne consiste pas à désigner des multinationales criminelles que l’on devrait contraindre à payer de bons salaires, mais l’égalité radicale entre tous les humains. En pratique par le depassement de toute institution verticale par l’auto organisation par en bas. C’est ce qui définit un parti communiste. Qui voit les rapports racistes, étant lui même l’expression de la lutte pour la destruction des relations de dominations.

« Lorsque Marx a fait la célèbre déclaration selon laquelle « un peuple qui en opprime un autre ne peut être libre », il ne s’agissait pas seulement d’un jugement moral. Il voulait également dire que dans une société dont les dirigeants oppriment un autre peuple, la classe exploitée qui ne s’oppose pas activement à cette oppression en devient inévitablement complice. Même si cette classe ne tire aucun profit direct de cette oppression, elle devient sensible à l’illusion qu’elle a un intérêt commun avec ses propres dirigeants à perpétuer cette oppression. Une telle classe a tendance à suivre ses dirigeants plutôt qu’à les défier. Ceci est encore plus vrai lorsque l’oppression n’a pas lieu dans un pays lointain, mais « chez nous », et lorsque l’oppression nationale et l’expropriation forment les conditions mêmes de l’émergence et de l’existence de la société oppressive. ».

Moshe Machover et Akiva Orr. 1969, « The Class character of Israel » cité par A2C “Pourquoi la classe ouvrière israélienne n’a pas intérêt à la fin de l’apartheid

« Ce qui distingue la situation actuelle, c’est l’existence de conditions économiques et politiques qui ne pouvaient manquer de rendre l’opportunisme encore plus incompatible avec les intérêts généraux et vitaux du mouvement ouvrier : d’embryon, l’impérialisme est devenu le système prédominant; les monopoles capitalistes ont pris la première place dans l’économie et la politique; le partage du monde a été mené à son terme; d’autre part, au lieu du monopole sans partage de l’Angleterre, nous assistons maintenant à la lutte d’un petit nombre de puissances impérialistes pour la participation au monopole, lutte qui caractérise tout le début du XXe siècle. L’opportunisme ne peut plus triompher aujourd’hui complètement au sein du mouvement ouvrier d’un seul pays pour des dizaines et des dizaines d’années, comme il l’a fait en Angleterre dans la seconde moitié du XIXe siècle. Mais, dans toute une série de pays, il a atteint sa pleine maturité, il l’a dépassé et s’est décomposé en fusionnant complètement, sous la forme du social-chauvinisme, avec la politique bourgeoise. »

Lénine, « L’impérialisme stade suprême du capitalisme. »

Dans ces deux textes, leurs auteurs pointent directement que le chauvinisme aboutit essentiellement à suivre les dirigeants, à renier sa propre indépendance politique, durement conquise, pour remettre en place l’autorité des relations de domination.

https://www.instagram.com/lemedia_tv/reel/C9AgCrLCbG5

La sourare 78 Al Naba, une dialectique coranique ?

La demonstration s’appuie sur l’analyse de la rhétorique présentée en détail sur le site ( analyse rhétorique de la sourate al naba ), et dont seule l’articulation des trois parties sera présentée, afin de mettre en valeur une approche particulière du réel, dont l’action humaine est la dynamique centrale, mise en valeur et interrogée par la révélation et l’intervention de Dieu yaom al din.

Pour en finir avec l’antisémitisme

et marcher ensembles vers “ce «non-encore» qui est la vraie patrie de l’humanité”

L’antisémitisme de gauche
Le racisme est l’anticapitalisme des imbéciles. Il part de plusieurs confusion. La plus courante est la volonté de rendre concret des mécanismes invisibles. L’extrême droite, depuis les nobles en fuite jusqu’au complotisme, a toujours cherché en vain à incarner les mécanismes sociaux dans tel ou tel groupe supposé malveillant de la bourgeoisie. De la franc maçonnerie au CFR. Sans forcément nier les problèmes que posent des réunions secrètes du pouvoir, cette critique focalisée sur des « instances mystérieuses » détourne du capitalisme, qui est lui pourtant bien expliqué depuis Marx. Jusqu’à ce qu’elle retrouve le mécanisme ancestral d’utiliser les juifs comme bouc commissaire. La gauche n’a jamais été immune, ni au racisme, ni au détournement de colère anticapitaliste, ni à l’antisémitisme. Mais elle ne l’a pas pour but. Elle oscille toujours entre l’humanisme bourgeois qui pense que l’état doit assurer le bien être de tous, aux socialismes qui pensent que les travailleurs doivent prendre eux mêmes leur destin en mai, que l’égalité de fait ne sera que quand celui qui fait décide. Son hypocrisie plus ou moins marquée selon les époques envers le sort des minorités, des étrangers ou des autres luttes, est toujours un manquement, une faute, la preuve d’un détournement de ses objectifs.

Le deuxième mécanisme est celui qui a touché des figures plus connues de l’antisémitisme. Garaudy et Dieudonné. C’est la confusion entre le réel et sa représentation. L’hyper focalisation sur les représentations du réel, le discours médiatique. Les deux se sont confrontés au discours sioniste sur la Shoah, et les deux ont cherché à saper ce discours et ont fini à l’extrême droite. Or le problème n’est pas le discours, même s’il a des impacts, c’est la réalité vécue qui produit ces discours, les rapports de force qui déterminent la vision du monde. L’application de la logique pure aux discours ne produit que de la logique vide, l’idéalisme. Ce sont les contradictions du réel qui permettent la critique du discours. La Shoah ne justifie pas le colonialisme. Le combat contre le capitalisme, la lutte pour la libération de la Palestine, ne justifient pas l’antisémitisme. L’importance de la lutte contre l’antisémitisme après la Shoah, le rôle majeur de l’état sioniste dans le bloc impérialiste occidental et ses discours, n’impliquent pas que les juifs contrôlent le monde. L’importance du débat publique sur le réel n’implique pas qu’il représente correctement le réel. L’importance du focus de l’extrême droite sur la critique des médias tient justement sur ce point. Parce qu’il permet de ne pas parler du réel. Les médias peuvent mentir, la gauche peut être hypocrite, donc la critique de leur discours ne permet PAS d’aborder le réel.

Invoquons Renée Girard, sa présentation de la violence mimétique dans la formation du bouc émissaire. Si l’on applique le système girardien au génocide, il se produit comme cela : focalisions des tensions sur un groupe, qui prend de plus en plus toutes les accusations, mise à mort, et une mystification de la mise à mort, qui tend à la fois à déifier la victime et à en effacer le meurtre et l’innocence. Les assassins ont cette particularité de pouvoir construire le tombeaux ET effacer le meurtre. Ainsi la négation du génocide fait partie de l’ensemble plutôt que de s’y opposer. Le sujet devient tabou. A l’opposé, dans la défense de l’innocence de la victime, dans la mémoire des faits, dans la compréhension du processus se trouve une possibilité de compréhension du mal et d’universalisation de la défense des opprimés. En remarquant qu’ils sont bien souvent juifs, noirs, femmes. Que le même processus d’accusation revient en cas de crise sociale, que le même processus revient aujourd’hui sur les musulmans, en continuant sur les juifs, les noirs, les femmes.

Bien sûr il faut se méfier d’un philosémitisme hypocrite, celui des bourreaux qui continuent de fleurir la tombe de leurs victimes, mais la condamnation ferme de l’antisémitisme, en entrant dans le système juridique, doit permettre la mise en lumière du processus global et de sa logique, et est universalisable. Les peuples du monde, qui subissent eux aussi d’autres processus violents, ont bien saisit la nécessité de s’opposer radicalement à l’antisémitisme. Le mouvement noir par exemple a pris très tôt le bon parti. En revanche la gauche, réticente à la compréhension du religieux peut parfois confondre le tabou et la mise à mal du processus.

L’idéologie étant un miroir du réel, c’est sur celui ci qu’il faut appuyer pour changer l’image. Combattre le racisme et ses processus d’institutionnalisation. En cherchant à changer l’image, on produit soit du négationnisme, soit de l’antiracisme moral, qui essaye de crayonner le miroir. L’hypermédiatisation philosémites des juifs de droite, intégrés, soutient de l’impérialisme et caution antiraciste pour attaquer les pauvres, est pour nous antisémite. Comme les US mettent systématiquement des noirs en avant pour faire passer leurs pires actions au conseil de sécurité de l’ONU, les instances des juifs de droite sont systématiquement mises en avant pour faire passer l’islamophobie. Comme si l’on souhaitait un conflit communautaire.

Le secours vient des juifs de gauche, Tsedek, l’UJFP, Garbiel Hagai, qui se positionnent en resistance, aux côtés des luttes des autres peuples. Ils refusent que l’accusation d’antisémitisme soit dévoyée pour défendre un génocide. Continuant ainsi une longue tradition de juifs de gauche. On se souvient du procès Goldman, de l’un deux vivant au coeur des contradictions de son époque, vivant parmi les autres, assassiné par un groupe d’extrême droite issu de la police. Repensons à la culture des juifs de l’Est, bundistes, anarchistes, bolchéviques. Groupe opprimé dont la parole servait les intérêts de tous. Franco Berardi, dans La Fine di Israel, va jusqu’à écrire : «  La culture juive est le fondement de l’universalisme rationaliste, du droit et de l’internationalisme ouvrier lui-même. Les seuls Européens dans toute l’Europe, dans les années vingt et trente, étaient les Juifs. » Plus loin il cite Amos Oz : « Mon père disait toujours : trois nationalités vivent en Tchécoslovaquie, les Tchèques, les Slovaques et les Tchécoslovaques, c’est-à-dire les Juifs. » Voilà ce qui a outragé le fascisme. Ce judéo-bolshévique, ce juif de la Haskala, des lumières, ce juif errant avec sa gueule de métèque. Que penser de ceux qui construisent l’Europe sur le tombeau d’Auschwitz, qui enterrent Manoukian au panthéon ? Naomi Klein et Norman Finkelstein remettent les catégories en place : la raison du tabou sur l’antisémitisme, c’est la Shoah. Et donc en pratique le combat contre les génocides. Alors que le régime et sa frange radicale d’extrême droite utilisent le terme comme un mot magique, vidé de son sens mais dont on continue d’utiliser l’effet condamnatoire du tabou religieux. Encore une fois, il est vertigineux que ceux qui prétendent lutter contre l’obscurantisme utilisent les pires moyens du religieux, l’accusation sacrée, la frontière entre eux et nous, le bien contre le mal, la démonisation de la victime pour … défendre l’absolutisme d’état, reniant ainsi deux siècles d’histoire de France. Nous n’avons pas les mêmes valeurs.

L’autre secours vient du mouvement décolonial, qui a su mettre en avant les impensées et les apories de la gauche, y compris communiste, quand il s’agit des peuples sous la botte coloniale, des quartiers ou du tiers monde. Là encore ce n’est pas un travail militant sur le miroir, c’est le long effort d’émancipation des pays du sud et des quartiers qui rend visible leur existence et leurs conditions. La nécessité d’un antiracisme décoloniale, qui exige progressivement le statut d’égalité de tous les peuples, et donc un antiracisme pratique. Qu’est devenu le droit des peuples à décider d’eux mêmes de 1848 ? Le mouvement du Sud pour sa libération. La prise en compte de la nation arabe par Samir Amin, de la trincontinentale comme axe et boussole de l’internationalisme par Said Bouamama, l’internationalisme de l’Islam d’un Malcolm X. Il est donc possible d’être universaliste musulman et communiste. Vu de la station spatiale internationale, cela doit même sembler logique.

L’antisémitisme musulman

Léon Poliakov dans sa grande revue de l’antisémitisme, ne voit pas dans le monde musulman d’antisémitisme structurel.« De même qu’au haut Moyen Age, le clergé chrétien s’employait en vain à faire haïr les Juifs par le petit peuple d’Europe occidentale, de même le monde islamique montre à diverses époques des tendances favorables, ou du moins tolérantes, à l’égard d’Israël ». Qui plus est dans la période dite « âge d’or de l’Islam » de la révolution abbasside en 750 à la destruction de Baghdad en 1258. Si il existe des problèmes, les juifs participent pleinement de la société et peuvent accéder aux plus hautes fonctions. La dynastie Fatimide semble même judéophile selon L. Poliakov. Peut-être tout simplement parce que l’Islam ne s’est pas construit face aux juifs, Omar restaure leur présence à Jérusalem, les juifs supportent la conquête de l’Espagne face aux wisigoths, qui les persécute depuis leur conversion de l’arianisme au catholicisme. Depuis les conquêtes d’Omar, il y a des juifs en Palestine, et les communautés historiques d’Irak, du Yémen et du Maghreb sont intégrées dans le monde musulman. Nous ne rappelons pas ces faits connus pour faire l’apologie de l’Islam, mais pour rappeler aux islamophobes, comme à ceux des musulmans qui ont pu être touché par d’autres lectures, ce qu’est l’Islam.

Ce n’est qu’à partir de la fin du 19e qu’apparaît dans le monde musulman des attitudes qui ressemblent à l’antisémitisme européen. Il paraît donc difficile de justifier « par les textes » de cette idée, qui semble bien plutôt prendre racine dans le réel. La rivalité des ottomans avec les européens, l’utilisation par le colonialisme des minorités juives et chrétiennes. Qui bien plus que de le sauvegardé a fini par la destruction de communautés religieuses millénaires, témoins de traditions historiques du christianisme et du judaïsme oriental. Voilà comment sont détruites les communautés, prises dans le jeu des empires. Qui s’empressent alors de laisser publier des discours religieux supportant leurs besoins. Le discours idéologique colonial joue le même rôle que ces discours religieux, il est difficile de les opposer sur un critère de rationalité, quand ils ont la même fonction sociale. OrientXXI écrit : « 1870, la France coloniale divise juifs et musulmans ». Le sionisme, entreprise laïque et coloniale, recourant à la propagande, et parfois à la violence contre les juifs, qui vont ammener à séparer les communautés juives arabes historiques et pluri-millénaires d’Irak, du Yémen et du Maghreb, qui existaient jusque là. Les “mizraim” israéliens gardent la mémoire de ces faits et de leur traitement par les sionistes une fois déplacés.


L’antisémitisme musulman a proprement parler ne vient qu’avec la propagande nazie visant à recruter dans le monde arabe, et n’a pas un echo majeur. Tellement moins qu’en Europe. Quand Herzog, tel un Colin Pauwell, brandit un Mein Kampf prétendument retrouvé à Gaza, c’est un livre européen et pas d’un savant musulman qui est mis en avant. C’est surtout l’occupation militaire de la Palestine et le conflit dit “judéo-arabe” qui va nourrir un antisémitisme arabe. A partir de là, on peut avoir des théories du complot, visant à rendre les sionistes responsables des crimes du capitalisme et de l’imperialisme dans le monde arabe. Comme en Europe, le “complot juif” peut en venir à remplacer l’analyse de “la modernité” et de l’impérialisme. Là encore cela reste une prise de parti politique qui ne concerne qu’une partie des gens, et qui joue le même rôle nefaste qu’il joue ailleurs. Dans « Les Arabes et la Shoah », Gilbert Achcar s’emploi à montrer les destins croisées que sont la Shoah et la Nakbah. Qui selon nous auraient du, si les peuples agissaient un peu plus consciemment dans l’histoire, permettre de penser la solidarité contre la guerre et l’imperialisme. Le monde oriental subit des divisions qui amènent à sa destruction et sa vassalisation. Le destin croisé des juifs, des chrétiens et de musulmans arabes, sémite, partageant une histoire commune tumultueuse.


Cette vérité est une lame à deux tranchants. Certes elle dit aux occidentaux, occupper vous de la Shoah et de votre responsabilité dans l’antrisémitisme au lieu de faire de l’inversion accusatoire. Alors qu’en même temps que vous utilisez les juifs comme chair à canon dans le monde arabe, et laissez les sionistes exagerer avec vos armes pour construire votre mur et defendre vos dictatures. Elle dit aussi à ceux musulmans qui ont pu tomber dedans, desintoxiquez vous de l’antisémitisme européen et revenez à l’Islam. Apprennons la politique et l’histoire, devenons anti imperialiste comme l’était l’Islam au lieu de fervents nationalistes imbibés de de géopolitique coupé de son histoire. Instruisons nous sur les dynamiques economiques et politiques qui asservissent le monde arabo-musulman. L’oppsoition structurelle du colonialisme européen vs la chute de l’empire ottoman a produit sa dialectique négative, le génocide arménien. Considérons donc l’opposé de ce génocide. L’internationalisme. L’universalisme de l’Islam. Qui ne eput être qu’ancré dans une ethique de partage, de solidarité entre les peuples. Qui a toujours inclut ses minorités, ce qui est le signe des grandes civilisations.

L’Islam ne doit pas s’abaisser à l’antisémitisme.

Au contraire nous voyons dans la grande période de l’Islam, entre la révolution “abbasside” et le sac de Baghdad, l’accomplissement de l’antiquité, non seulement une excellence de science et de philosophie, mais aussi de tolerance religieuse. Même s’il y eu des choses à redire, parfois sur l’application de cette tolerance, surtout sur l’esclavage des noirs et d’autres, nous nous positionnons en affirmant : contre l’Islam. Qui a montré qu’une civilisation peut être humaine et propsère.

Nous nous positionnons ici en disant que l’Islam demande d’affranchir les nuques (des esclaves) et que le massacre des Banu Qureyzah raconté par Ibn Ishaq est un mensonge. Qu’il s’est d’ailleurs bien gardé de l’attribué au Prophète, mais qu’il l’a attribué à un autre. Et que c’est le même auteur qui a raconté qu’une chèvre aurait mangé le Coran. Que cette histoire n’est pas présente dans d’autres plus anciennes comme l’histoire de Médine, ni dans les recenssements juifs des persecutions de l’époque.

L’Islam a une histoire millénaire riche et foisonnante, nos difficultés d’aujourd’hui n’ont pas à nous faire reculer sur l’universalisme et la portée bienfaisante de notre foi. Nous n’avons besoin ni du nationalisme, ni de l’antisémitisme, ni d’une quelquonque supériorité ethnique. Avançons dans la foi, la paix, l’humilité, nous sommes l’indomptable Islam.

L’antismémitisme chrétien

Les apprentis sorciers qui agitent le tabou de l’antisémitisme évitent bien d’en rappeller l’histoire. « La chrétienté alliée d’Israel » n’est qu’une construction abstraite, un avatar pour les réseaux sociaux qui recouvre mal l’impérialisme et le racisme sous des masques des croisés spartiates. Sur le même modèle que nous avons vu plus haut pour les musulmans, cet avatar moderne n’a rien à voir avec le Christianisme des Evangiles. Nous voyons avec plaisir que le christianisme grandit dans sa défaite et redécouvre ses origines juives, araméennes, syriaque ? Mettons en avant le rôle d’Edesse comme un des lieux majeurs de formation et d’écriture du premier Christianisme. Que les avancées de l’Islamologie servent à tous.

Ce qui est peu dit peut-être c’est l’importance de l’empire romain dans la construction de l’antisémitisme. Encore ces structures impériales et guerrières. Incapable de pacifier la region face aux nombreuses révoltes juives, et d’intégrer ainsi le Dieu juif à leur panthéon, l’empire dont les légions disparaissent au moyen orient, en vient à interdire le prosélytisme juif et le mettre sous controle d’état. Après avoir maté les dernières révoltes judéos-chrétiennes et judéo arabes, nous en appellons à lire S.C. Mimouni et F. Blanchetière pour redécouvrir l’importance de la révolte de Kitos, dans la formation du christianisme oriental, en particulier l’elchaisaisme. Quand juifs, chrétiens et arabes combattirent côte à côte. L’empire romain a force de pérsécutions a dompté le courant chrétien du judaisme, va le hierarchiser et le déjudaiser. La mise au pas de l’église romaine puis la hiérarchisation des églises de l’empire s’accompagne déjà de mesures très contraignantes contre le judaïsme, dont l’interdiction de prosélytisme qui bizarrement s’est maintenue dans le judaïsme qui se transmet désormais plus par filiation que par conversion comme c’était le cas avant.

On oublie souvent cette réalité materielle de la génièse de l’antisémitisme, peut etre pour ne pas dédouaner l’eglise de qu’elle a pu produire ensuite elle même dans so effort de déjudaisation du christianisme. Mais originellement, c’est un antisémitisme romain, qui s’est sentit mis en danger dans l’occupation de la Palestine, où il perd plusieurs légions (déjà) dans les nombreuses révoltes juives puis judéo chrétiennes qui secouent l’Egypte, la Judée et la Mésopotamie de -50 à 130. On peut voir dans la répétition des mêmes schémas l’importance de la géographie sur l’histoire humaine (“alors, que ceux qui seront en Judée fuient dans les montagnes“, voir aussi notre article sur Dhu al Qarnyn). Autre vision d’empire, la reconquista en Espagne, effort de formation de l’état moderne, a beaucoup joué du religieux pour justifier ses actions militaires.

Comme pour l’Islam, nous saluons et supportons les nombreux efforts des Églises chrétiennes pour s’en débarrasser. Qui mènent finalement le même combat que nous. Mais il reste très présents dans certains courants fondamentalistes, en particuliers les évangélistes américains qui accompagnent l’impérialisme, en particulier en Amérique du Sud.

L’antisémitisme savant

C’est “la minute fordiste”, un passage indispensable vers le 19e siècle et ses contradictions non résolues que nous continuons de subir.


L’antisémitisme moderne se couvre de parure scientifique, derrière les mesures de cranes, l’étude de la langue, la deconstructions des textes fondateurs, la prétention à en reformuler le sens (comme vu pour l’Islam dans Approche hyper-critique de l’Islam, un usage politique et relativiste des sources ?). Le mythe indo européen, qui fixe un passé mythique, coupant artificiellement l’humanité en deux, les sémites et les autres. Ce mythe (Mais où sont passés les Indo-Européens ? Le mythe d’origine de l’Occident, Jean-Paul Demoule), montre que la modernité n’en a pas encore fini avec le besoin d’ethniciser l’histoire. La bourgeoisie s’était faite “celte” pour s’opposer aux “francs” de la noblesse, l’Europe serait maintenant maintenant “indo européenne”. Les chercheurs sépare artificiellement une population antique proche de la mer caspienne de ses propres origines, car les individues qui vivaient là un instant, comme tous les autres, sont partis plus loins et venaient d’ailleurs. Un ailleurs qui inclue d’ailleurs des mots sémites dans le language “indo européen”,. Le terme et l’idée sont toujours présent dans le baggage scientifique, neutralisé artificiellement par son adoubement savant.

Cet antisémitisme savant est issue d’un long combat philosophique contre les lumières de la révolution française. Paradoxalement, et il faut s’attacher à cette contradiction, le courant courant irrationaliste dénoncé par G. Lukacs en philosophie, est aussi un courant anti-monotheisme. Schopenhauer, Nietzsche, Heidegger vont désigner le monothéisme comme un ennemi. Jusqu’à la participation de Heidegger au régime nazi. Notons que sur Nietzsche s’entendent assez bien R. Girard, et son athropologie chrétienne, D. Losurdo pour la lutte des classes et G. Lukacs pour la raison. On retrouve une analyse croisée, qui se continue avec l’humaniste E. Faye sur Heidegger. On a bien un courant philosophique qui reste d’actualité, mais dont on ne tire toujours pas assez les conséquences. C’est pour nous 1848 qui explique cela. La révolution de sociale et la seconde république en France, la social démocratie très particulière en Allemagne, montrent les contradictions de l’humanisme bourgeois une fois le pouvoir en main, et qu’ils refusent la perspective sociale. A partir de là il leur faut developper une nouvelle philosophie. La volonté de puissance tombe à point pour répondre à ce besoin. La philosophie bourgeoise, qui cherche après 1848 à assumer sa “volonté de pouvoir”, une distanciation progressive d’avec les lumières, l’humanisme et 1789. Qui construit sa justification contre les grands récits, en particulier monothéistes et socialistes, “la morale des esclaves”. Ces pensées se font contre la raison. Le nazisme vient plus tard, accompagné non pas de Nietzsche, mais de Heidegger. Prolongeant cette volonté de pouvoir jusque dans ses limites.

L’orientalisme incarne un sentiment de superiorité occidentale, moderniste, positiviste, qui s’ancre dans une politique coloniale et tente de rationaliser la supériorité de l’Europe du 19e contre sa propre population et ses aspirations socialistes, mais surtout contre les peuples coloniaux. Et dans les deux cas, l’attaque contre le monothéisme renforce une prétention à la supériorité morale de la bourgeoisie, qu’elle va utiliser en défense de l’état, depuis Fabre d’Eglantine. A l’opposé des efforts de Robespierre qui cherchait à inscrire la révolution dans la ligne de Rousseau (Rousseau et le marxisme, édité par Luc Vincenti). Malgré les horreurs de l’Eglise au 19e, il existait une ligne qui melait interets populaires et religieux. On lui a opposer défense du pouvoir bourgeois et orientalisme. Et E. Said note bien que cet orientalisme s’attaque également aux juifs et aux musulmans, dans le cadre de l’idéologie coloniale typique de cette époque de la fin 19e. Encore une fois, l’idéologie est ancrée dans les pratiques, on ne peut que comprendre ensemble religions, idéologies, pouvoir et lutte des classes. Mais les termes du débats sont surement à revoir. Lire avec profit Georges Labica, « Politique et religion », Pierre-Jean Luizard, « Laïcités autoritaires en terres d’Islam ».

L’anitsémitisme d’extreme droite

L’antisémitisme d’extrême droite, tout comme l’extrême droite elle même, se forme comme une excroissance de celui de la bourgeoisie moderniste, melée à une origine réactionnaire issus de l’opposition des nobles à la révolution bourgeoise, l’abbé Barruel en exil marque le début du complotisme. C’est après 1848, et la repression terrible de la république sociale, la seconde république, que leurs intérets et leurs personnes commencent à se meler face à la plebe, rappellans le libertinage de l’ancien régime combattu par Rousseau. Ces deux fils, romantiques et modernistes, se mélent au fil des ans et finissent après la guerre de 1914-18 par constituer le fascisme, un modernisme réactionnaire selon le terme de Jeffrey Herf.

L’affaire Dreyfus est un l’exemple par excellence de l’antisémitisme franco français. Elle montre comment la défense de deux militaires compromis avec l’étrangers se fait contre un juif, qui représenterai l’antifrance. Antisémitisme, défense des institutions, blanchiment des comprommissions avec l’étrangers. Au delà de cette base materielle et sociale, l’extrême droite va extrapoler à partir de l’orientalisme pour en faire un antisémitisme à la fois savant, la mesure des cranes, mystique, dans ses publications ésoteriques, philosophiques avec Heidegger, politique, contre le juif bolshevique et sans patrie, et réligieux, dans un combat contre le monothéisme.

Peut etre noter aussi que cet antisémitisme est toujours nationaliste, rarement patriote. Ou l’inverse, on ne sait plus bien. Depuis les nobles en exil qui inventent le complotisme avec l’abbé Barruel, le massacre de la commune appuyé sur les allemands, la collobaration avec le nazisme et aujourd’hui l’atlantisme de Sarkozy à Macron qui appuie sur l’islamophobie au fur et à mesure qu’ilks vendent le pays à la découpe, l’extreme droite va toujours chercher un appui à l’étranger contre la population. Seul le gaullisme fut une exception, en appuyant un nationalisme militaire et colonial sur les interets de la metropole, par son entente de fait avec le PCF et Moscou, trop contente de trouver un accord en Europe.

L’antisémitisme ne vient donc pas du monde arabe. C’est un antisémitisme d’extreme droite, de type européen, qui y a été propagé par les allemands pour leurs efforts de guerre rencontrant relativement peu de succes. On rappellera les grossieretés sionistes qui rendaient hajj al husseini responsable de l’holocauste. Même dans les ptitreries d’Herzog présentant tel un Colin Powell un livre allemand retrouvé à gaza, il s’agit là encore d’un livre allemand. Dans le monde franco français, c’est le couple dieudo-soral, alors organiquement lié au FN, qui a diffusé un antisémitisme d’extreme droite en reprennant tous ses tropes, dans les milieux populaires, qui pensaient y trouver de la subversion. Ainsi une grosse partie des fantasmes conspirationistes retouvés dans la cause palestinienne ne viennent ni de la gauche, ni de l’Islam, mais du FN. On retrouve dans leurs tropes complotistes dénonçant CFR et CRIF, le socialisme des imbéciles, qui s’attaque à des groupes particuliers, surement problématiques par ailleurs, pour détourner leurs ouailles de l’anti-imperialisme pratique et conséquents.

Extrême droite qui venait naturellement se présenter à la manifestation contre l’antisémitisme, déjà dans une vision anti populaire, contre les quartiers et le mouvement de soutient à la Palestine. Il y a donc un renversement accusatoire, ou les nostalgiques de Pétain et de l’Algérie française se retrouvent à utiliser l’accusation d’antisémitisme, c’est à dire le racisme génocidaire, pour défendre le génocide commis par le porte avion américain au proche orient. Sur un peuple sémite. A tous les niveaux, ces accusations se mordent la queue, de façon orwelienne.

C’est un antisémitisme qui refuse que les juifs soient des résistants. Il ne raconte pas les insurrections dans les camps d’exterminations. Au mieux, il utilise l’insurrection du ghetto de Varsovie comme un argument anticommuniste, passant sous silence les calculs politiques de la perfide albion. Il voit comme un malheur la participation des juifs à la révolution russe, sans qu’on sache bien pour lui si le communisme condamne le juif ou bien l’inverse.

L’antisémitisme fait toujours parti du baggage mystico politique de l’extreme droite. Aujourd’hui à peine masqué par une collaboration avec l’extreme droite sioniste, pendant que l’islamophobie joue à plein. Nous esperons que les quelques lignes qui précedent montre qu’il parait difficile d’opposer antisémitisme et islamophobie, mais qu’ils proviennent d’une même souche et jouent le même rôle antisocial.

Le Sionisme contre le judaisme.

Le sionisme lui même s’est construit contre la religion juive. Un colonialisme laïque opérant en même temps que les laïcités autoritaires au proche orient. « Israël l’autre conflit », Marius Schattner. Le commentaire de “ne monter pas sur le mur” a toujours servi de refus d’un état juif. Autant donc pour les antisémites qui condamnent le religieux juif. Mishna que l’on retrouve aussi référencée dans le Coran. Autant pour les anti talmudistes.

Quelque soit l’aspect reactionnaire patriarcale des haredim, leur continuité a refuser papier, nation et service militaire contient des restes anarchistes. Leurs manifestations contre la guerre provoque violence des policiers, et violence fasciste de la population quand un haredim se fait écraser par une voiture dans une manifestation. L’occupation faite au nom des juifs se fait en partie contre les juifs.

On notera aussi le soin particulier qu’on eut les sionistes à se débarasser des palestiniens chrétiens. Et a détruire le judaisme arabe dans la diaspora. Les millénaires communautés juives arabes du Maghreb, d’Iraq, du Yémen, d’Ethiopie, continuaient une histoire vivante du judaisme : l’extension autour de la méditerrannée depuis le premier millénaire, la communauté babylonienne, le sionisme leur a forcé la main vers Israel, puis traité sur place avec racisme, mettant fin au judaisme noir et arabe traditionnel. La communauté juive palestinienne elle même a été transformée par le sionisme. Leur judaisme même a été européanisé, une dimension négligée de l’aspect colonial du sionisme.

Qu’est-ce qui était plus précieux au judaisme ? Son implatation historique dans les lieux mêmes de son élaboration ou sa modernisation guerrière ? Encore une occasion où le suprémacisme occidental accuse la religion, juive en l’occurence, de sa propre violence. Le judaisme était pacifique avant la Shoah et le sionisme européen.

Le sionisme religieux, produit des années 70 d’une rencontre progressive dans l’occupation de la cijordanie entre le colonialisme religieux et son indispensable complement militaire n’a rien d’historique. Comme le salafisme ou l’évangélisme, il plonge ses sources dans le renouveau du religieux fin 19e et début 21e siècle. Comme le fanatisme musulman, il pousse là où les cultures traditionelles ont été déracinées. Ce n’est pas en soi un mal de repenser le religieux, mais en l’occurence c’est catastrophique. On a des fanatiques, meurtriers en puissance, qui sont le fer de lance du vol des terres palestiniennes, donc de l’expansion imperialiste du sionisme.

La guerre froide et le colonialisme ont fait subir le même sort au judaïsme qu’à l’Islam.

De l’Ethique
Nous ne suivons pas F. Lordon dans sa condamnation de l’ethique. Lukacs, fer de lance du materialisme dialectique, avait pour projet d’écrire une ethique communiste. Oui l’éthique agit d’abord au niveau individuel. Mais c’est un produit de l’époque, et c’est une construction culturelle, donc collective. Comme tout phénomène humain, elle est intelligible par le matérialisme.

Je n’ai pas aimé de Lordon ni son discours sur l’ethique, ni sa peinture des palestiniens assoifés de vengeance. C’est un tableau facile que de confondre la réalité terrible de la lutte de libération avec peindre ses militants. C’est une variante du miserabilisme, qui sous estime la conscience politique et morale des palestiniens. au moment où ils commencent justement à se demarquer des positions qu’ils avaient developpé dans les periodes de défaites. Je comprend pourquoi il utilise l’argument philosophique contre une ethique idéaliste et sans contexte à lauqelle il s’oppose. mais malheureusement son point deborde du contexte philosophique ou il le commence.

Il est interessant de voir que les fatwas palestiniennes légitimant les attaques suicides et les meurtres de civils ont été écrites dans une période de défaite, et portent une vue pessimiste de la situation et des moyens qui est déterminée par l’époque, et que le Hamas ne les revendiquent plus mais cherche maintenant à témoigner de son respect des civils. Des civils ont été tués, parfois volontairement, et il faut au nom de l’ethique musulmane, comme socialiste, condamner ces meurtres. Respecter les palestiniens c’est dire celà. Même de loin, même facilement. C’est l’ethique qui pousse tel combattant à protéger des civils, tel ado a proétger un enfant. Je ne sais à quels cannaux vous êtes abonnés, mais les premières vidéos que nous avions vu, c’était la destruction du mur, l’honneur des combattants. Ce n’est qu’après que nous avons vu celles des victimes de l’attaque, certains meurtres filmés. Chacun a donc vu autre chose le 07 octobre, et il est nécessaire que les historiens reconstruisent ce qu’il s’est passé pour qu’une parole commune puisse émerger. Il faut une enquête internationale.

Mais faut-il mettre aussi à son compte ceux des morts du 07 octobres dont les voitures ont été calcinées par les hélicopères appaches ou les maisons détuites par les tanks ? Tous les morts sont ils à mettre au compte de l’attaque initiale et de la destruction par les palestiniens des moyens de sécurité, d’intelligence et du commandement militaire dès le début de l’attaque ? La surprise justifie-t-elle le meurtre des civils ? Ou bien faut-il y lire encore un phénomène ethique, la doctrine Hannibal qui a théorisé le meurtre de ses propres civils pour ne pas avoir à négocier des otages ? Que pense l’ethique de la doctrine Dahiya qui consiste à maximiser les pertes civils de l’ennemi pour éviter toute contestation militaire ? Les israéliens sont ils fondamenatalement mauvais individuellement ? Ou bien peut on plutot lire en matérialiste que l’occupation militaire et la défense d’une frontière impérialiste impliquent une dégradation violente de l’ethique qui va impliquer à son tour les individus ?

Comme nous l’avions dans “Vers une victoire palestinienne ?”, nous pensons que l’éthique, comme pratique collective et comme conscience individuelle est nécessaire à tout mouvement de resistance, qui doit s’interdire le meurtre et le viol. Non seulement comme critère stratégique (c’est une des raisons qui ont permis la victoire des rouges sur les blancs), mais surtout comme production de peuples en lutte contre l’injustice. L’injustice créé l’éthique, l’éthique est la réponse spirituelle à l’oppression. C’est parcequ’un groupe est l’opprimé universel qu’il porte les valeurs universels. Et loin des tableaux misérabilistes, je suis persuadé que c’est le cas de la majorité des palestiniens, qui ont une culture politique forte, qui sont éduqués, et qui pour la majorité ne confondent pas lutte contre l’occupan et antisémitisme, puisqu’ils ont compris les interets imperialistes qui sont la cause de leur occupation.

Nous souhaitons que tous les peuples puissent lutte pour le libération, leur autonomie et puisse produire une culture de resistance qui soit une ethique universelle. Nous en avons besoin. L’ethique est necessaire au combattant d’une armée, l’ethique est necessaire aux militants, l’éthique est nécessaire à celui qui vit en société. En reconstruisant la société par en bas, en renforçant les liens interpersonnels, l’ethique peut sauver une société. C’est l’histoire de Jonas.

Les Contradictions de notre situation en France

Paradoxe apparent de l’époque, ce sont à nouveau les juifs de gauche qui défendent les valeurs de la république. Les parias de Tsedek, interdits de représentation à plusieurs reprise, s’inscrivent bien plus clairement dans la continuité des lumières et de l’histoire républicaine que le parti nationaliste, comme toujours compromis avec un état étranger, encore une fois un étranger génocidaire. Depuis les nobles en fuite jusqu’à la collaboration, en passant par le massacre des communards, aujourd’hui soutenant la bourgeoisie compradore qui vend le pays à la découpe aux USA, l’extreme droite combat les valeurs républicaines et la souveraineté nationale. Des judéos bolsheviques defendant les valeurs républicaines, une extreme droite antisémite défendant le sionisme, un papier anticolonial rappellant l’histoire de France, quelle époque mes amis, quelle époque.

Quelques considerations
Pourquoi en vouloir autant a tsedek et l’ujfp et les qualifier de traitres ou de faire valoir ? Quand on fait un meeting sur la situation au chiapas, on n’invite pas le gouverneur du mexique ni ses soutients, mais bien des zapatistes de la zone. Pareil pour les pays africains, où il ne choque personne qu’un nigerien ou un burkinbe parle de ses élites corrompus avec l’imperialisme. Ce ne sont pas des traitres, bien au contraire. Autant pour la construction idéologique de la haine de soi des juifs de gauche. Une idée d’extreme droite encore. Par contre si l’idéologie est dispersée par la comparaison, la structure reste : ces militants sud americains ou africins ou maghrebins sont également inquiétés, non pour une traitrise à leur race, mais bien pour leur militantisme anti imperiualiste et decolonial. C’est bien ainsi qu’on peut comprendre la mise au ban des militants tsedek, quand Edwy Plenel prefere inviter des disgressions coloniales sur une ethique idealiste.

Quels liens les juifs de gauche ont ils avec l’état colonial ? Il est difficile de parler de liens ancestraux et de les arcbouté sur l’origine génétique. Qu’on laissera volontiers de côté. Les juifs ont un lien culturel, historique, religieux avec la Palestine. Il est naturel qu’ils y aillent. Que ce soient des juifs ethiopiens, americains, français, arabes ou d’europe de l’est. Tout comme les chrétiens de toutes origines peuvent aller en terre sainte prier à Jerusalem, si possible en évitant certaines erreurs historiques. Des chrétiens eux mêmes ethiopiens, européens, americains, asiatiques et j’en passe. Des musulmans japonais ou brésiliens peuvent bien y aller faire leur petite oumra. Le monotheisme a remplacé depuis longtemps l’ethnicité par la foi. Tout comme la république française a priori, du moins selon sa charte fondatrice. Le peuple juif lui même est issu d’araméens en vadrouille se retrouvant avec d’autres levantins immigrés en Egypte. Ce qui constitua la multitude mélangée sortant d’Egypte fut avant tout l’experience commune de l’Exode et la foi qui en découle. En Judée elle mêmes, les judéens ont été constemment mélangés avec des canaanées, d’autres araméens, et mêmes des arabes banu Edom et banu Yetur. Herode lui même est un arabe, édoméen de la confédération nabatéenne.

Ce paradoxe est une contradiction essentielle du sionisme, des juifs européens, ont progressivement importé en Palestine un état nationaliste, une idéologie orientaliste, mythifiant le judaisme en même temps qu’ils le combattaient, jusqu’à la fusion étrange de nationalisme religieux qui emerge lentement après les années 70 et prend le devant de la scene coloniale. Avant leur arrivée, les palestiniens étaient juifs, chrétiens, musulmans ou appartenant à des religions diverses. L’histoire a de drole de detour pour que des orientalistes en viennent à accuser tout le monde d’antismitéisme après avoir combattu et détourné eux mêmes le judaisme palestinien, et arabe qu’ils ont fait venir plus ou moins de force de tous ses pays où il avait un veritable ancrage historique et traditionel pour l’ammener au star bucks. Et transformer Jerusalem en dysneyland commercial a la porte de Jaffa, comme les saouds le font pour La Mecque. Tout cela donne à penser “perdre son âme”, plus aucun discours ne fait sens. Seules restent cohérentes les structures capitalistes et imperialistes, les murs de Gaza et Cisjordanie, et un tramway Alsthom. Au moins ça c’est légal, du plastique laïque.

Même si on peut avoir une petite tendresse pour le côté amish des haredim de Jerusalem et des colons vivant dans des caravanes en cisjordanie, c’est reactionnaire à fond les ballons et ceux qu’on nomme progressistes sont les fers de lance et les postes avancés americains contre les arabes. On a du mal a prendre au serieux ce cadre touristique du religieux, les faits nous montrent sa violence meurtrière coloniale intrinsèque. Bien plus que la religon, fut elle juive ou musulmane, le capitalisme porte la guerre comme la nuée porte l’orage.

Conclusion

Nous ne voyons pas les juifs conne une catégorie, mais, tout comme “les musulmans” ou “les français”, un peuple multi ethnique, politiquement pluriel, religieusement riche, culturellement brillant ; divisé par des rapports de classes. Comme avec tous les peuples, il y a parmi eux des camarades que l’on aime chaleureusement, des libéraux humanistes que nous respectons de loin, et des fascistes que nous combattons. Parfois des frères en religion. Parfois des ennemis en religion. Les rapports humains ne se décident pas par catégories, mais à travers les hasards heureux et tumultueux des rencontres interpersonnelles.

Nous tenons à affirmer notre solidarité avec les camarades de Tsedek contre les attaques dont ils sont la cible, avec nos frères d’Anastasis qui rappellent l’engagement social du christianisme. Et tenons à réaffirmer la liberté de religion, qui est la marque des grandes civilisations et un des remparts contre le fascisme. Nous tenons à réaffirmer contre l’époque l’importance des grands récits d’espérance, monothéistes, socialistes, humanistes des lumières tel qu’exprimés dans la révolution française, contre l’idéologie mortifère du capitalisme. Lui qui ne conçoit pas de future en dehors des déterminismes économiques, et qui fatalement fait surgir la bête immonde à chaque crise. Contre elle, nous en appelons à la fraternité entre tous les humains, “car il n’y a qu’un seul Dieu, et vous êtes tous soeurs et frères”.

Soutenons Urgence Palestine contre le fascisme

Nous sommes musulmanes et musulmans, anticapitalistes, écologistes et féministes, définitivement anti-racistes. Nous sommes pleinement mobilisés depuis des mois contre le génocide qui se déroule en Palestine et nous refusons de céder à la répression, à la déshumanisation coloniale et islamophobe. Le droit ne peut d’un coup s’effondrer pour défendre un allié de l’impérialisme américain, en important ses pratiques de guerre contre les populations. Nous soutenons nos frères mis en danger par les attaques d’extrême droite, notamment celles de Livre Noir. En résonance avec tous les camarades qui subissent le même sort.

Si l’édifice du droit international humanitaire d’après-guerre a été érigé, c’est pour que nous disposions des outils nécessaires à l’identification collective des schémas avant que l’histoire ne se répète à grande échelle” (N. Klein). Non pas l’identification ethnique des peuples, mais la reconnaissance des schémas en cours. Génocide de Gaza, menace de conflit est ouest à grande échelle, apartheid, … les dynamiques de ce début de 21e siècle rappellent les heures sombres du 20e.

Comment peut-on nier un génocide et faire l’apologie de crimes de guerre en prétendant défendre de quelconques valeurs « progressistes » ? Cette contradiction devient de plus en plus flagrante dans le débat. Pourquoi opposer antisémitisme et islamophobie ? Ces deux racismes ont l’orientalisme colonial parmi leurs racines. Les deux jettent une partie de la population en opprobre en les accusant de tous les maux du pays.

Nous musulmans et militants avertissions dès 2004 que le droit d’exception allait amener une extinction du droit pour une partie grandissante de la population, et pas seulement pour nous. C’est fait et cela va jusqu’à la disparition programmée d’Anticor : l’absence de droit contre la corruption est désormais assumée. Vingt ans après la loi contre le hijab, qui fut l’affaire Dreyfus de notre génération, nous avertissons : nous ne vivons pas seulement des « dérives sécuritaires », mais la répétition historique de la stratégie de la tension, qui conduit tout droit la France vers une situation semblable aux années de plomb en Italie.

« Islamiste fiché S ». Tout le narratif de l’enquête de Livre Noir sur l’extrême- gauche repose sur ce pivot. Urgence Palestine serait le lieu de la rencontre entre les diables absolus, les islamistes, et les damnés : féministes, antiracistes, syndicalistes, écologistes, condamnés à l’enfer pour avoir pactisé avec le mal désigné, l’homme musulman. Elias d’Imzalene et Omar Alsoumi sont érigés en têtes de gondoles déshumanisées de la promotion du torchon bizness model de l’amicale des admirateurs de Brenton Tarrant. Ils sont nos frères, comme le sont les autres musulmanes et musulmans ciblés par Livre Noir. Ils sont nos camarades, comme le sont l’ensemble des militants, élu.e.s, syndicalistes qui subissent la vindicte du fascisme, galvanisés et puissants de l’impunité que leur offre le regime.

Dans le narratif fasciste, ils jouent un rôle pivot et à travers eux tous les hommes musulmans qui ne se cachent pas de l’être y compris dans leurs combats politiques. Désignés parias et intouchables, on serait contaminés et impure si l’on franchit le cercle censé les séparer absolument du reste du monde. Ce sont aussi les hommes à abattre sans sommations, le centre de tous les maux de ce pays. Et surtout pas des êtres humains, sujets de droits et d’empathie. Islamiste fiché S ne veut rien dire en théorie et tout en pratique. C’est une classification étatique, une condamnation sans procès au bannissement dans la zone grise de l’état d’exception permanent qui co-existe en France avec la légalité ordinaire, promesse de campagne à ceux qui acceptent de subir. Qui est désigné comme « islamiste fiché S » est sorti arbitrairement du périmètre d’application du droit, qui restait en théorie le fondement universaliste des démocraties occidentales. Le fait est que la zone grise se propage peu à peu dans la société, et colonise tout : le droit, la politique, les médias.

La prétendue guerre contre la terreur se révèle pour ce qu’elle est : la terreur comme mode de gouvernance de tous les antagonismes légitimes au capitalisme, à l’écocide, à la destruction de toutes les valeurs morales et spirituelles qui peuvent faire la beauté du monde. Livre Noir propose la Dissolution Générale du beau et du bien, le programme ultime du fascisme, tentative de faire disparaître les forces positives à l’œuvre dans le monde actuellement. Celles qui en France représentent en même temps le dernier espoir et les premières Lumières lorsqu’il est minuit dans le Siècle. Livre Noir attaque le rêve en actes, celui où les réfugiés ne meurent plus aux frontières, celui où la planète n’agonise plus épuisée par le mode de production capitaliste, celui où de nouveaux rapports sociaux permettent l’émancipation des minorités pour le plus grand bien de la majorité.

Urgence Palestine a montré l’importance d’une opposition au génocide avançant avec la parole des Palestiniens. Avançant pour tous l’exemple d’une solidarité musulmane. Musulmanes et musulmans, nous continuons de croire en un Dieu de justice et de miséricorde, qui nous libère par la solidarité. Et nous n’avons nulle raison de nous en cacher, parce que nous sommes une bonne nouvelle, qui n’en exclut pas forcément d’autres.

Livre Noir fait de nous l’épreuve pour nos camarades non musulmans : soit se soumettre au narratif islamophobe fondement de la contre insurrection néo libérale, et nous exclure une nouvelle fois, soit nous accpeter en tant que tels. Face à cette perspective quasi inéluctable, ce catch 22 machiavélique, il n’y a pas de demi-mesure vis-à-vis de la perspective musulmane : ou nous sommes tous des islamistes fichés S à éradiquer, ou nous sommes un espoir pour l’humanité. Nous reconnaître comme tels est le début de la réponse à la Bête, tout comme le mouvement contre l’éradication du peuple palestinien est actuellement une des conditions de notre libération partout sur la planète.

Nous pouvons écrire ensemble pour les générations futures le livre de la résistance, celui d’une nouvelle victoire contre la Bête porteuse de la Peste brune qui contamine toujours à très grande vitesse quand on l’a laissée se développer sans y prendre garde. Et ce récit là commence par détruire radicalement le cœur du récit fasciste, celui où les leaders musulmans sont les cavaliers de l’apocalypse. Nos sœurs et nos frères sont des humains, à part entière, participant pleinement à la société, et c’est ce qu’on nous reproche.

Nous appelons tout le mouvement social à la solidarité avec nos camarades d’Urgence Palestine et de Perspectives musulmanes, directement mis en cause pour leur lutte contre le génocide qui a lieu à Gaza, Elias, menacé de mort dès qu’il s’exprime et depuis des années, Omar, pour sa défense du cortège contre une milice religieuse formée de gros bras attaquant les membres d’Urgence Palestine d’une manifestation féministe, Sari, cité nommément dans une tribune reprise par Mediapart, Rima Hassan constamment attaquée en tant que palestinienne. Anasse Kazib et Sihame Assbague inquiétés pour leur participation au mouvement contre le génocide. Et tous ceux visés soit par l’extrême droite, soit par le détournement par la macronie des instances anti-terroristes en police politique. En pleine solidarité avec les camarades sous le feu des soulèvements de la terre, des syndicats, de LFI, des gilets jaunes, et de tous ceux qui essayent d’avoir un impact sur le réel pour répondre aux urgences de l’époque, qui ouvrent en acte d’autres futurs possibles.

Collectif Attariq – Les Musulmans Anticapitalistes

Nadia Meziane, Lignes de Crêtes, fondatrice d’Urgence Afghanes

Association des musulmans végétariens de France

L’Union des Démocrates Musulmans de France

APPEL A SIGNATURES ET SOUTIENS ! via : [email protected], [email protected]

Avec le soutien de  :

International Solidarity Movement (ISM-France)

Antiracisme 94

Collectif pour Respect des parents d’élèves et des élèves CRP2E

Ligue de la Jeunesse Révolutionnaire (LJR) – twitter.com/LigueJ_R

La Cause du peuple, https://www.causedupeuple.org

Jeunesse Communiste de la Loire – https://www.jeunes-communistes-42.org

Fédération Syndicale Etudiante – twitter.com/FSE_natio

Yasmine Ben Moussa, Association des Musulmans Végétariens de France

Mohammed Ben Yakhlef , Délégué syndical CGT, ancien élu LFI

Siham Benchekroun, médecin, ex-présidente du Collectif Blouses Blanches pour la Palestine

SaÏd Bouamama, sociologue et militant du Front uni des immigrations et des quartiers populaires (FUIQP), porte-parole du comité des sans papiers 59

Aicha Zountar – CGT – militante syndicale et féministe

François Burgat , chercheur, politologue sur le monde arabe et musulman

Sara Doke, autrice

Gabriel Hagai, rabbin

Dalila Brahimi, monitrice éducatrice à Epinal

Mathieu Rigouste, chercheur en sciences sociales

Caroline Cranskens, vidéaste, militante Soulèvements de la Terre Corrèze

Jean-Christophe Grellety, racisme-social.fr

Aïcha Benabdeldjalil

Léo Genebrier, militant syndical CGT et associatif

Fathia Chaaari , éducatrice

Ghazi Dali, psychiatre

Imane Douis Réprésentante Sud Rail CSE

Nasser Derouiche El Behl, militant ANC

Salima Kidani militante décoloniale et parents d’élève

Lou Gallé en “statut” AESH, militante CGT Précaires du Cher, communiste libertaire

Yasmine Ghallab, militante pour la Palestine

Mohammed Guellati, comédien

Faiza Hirach, syndicaliste et militante antiraciste

Mohammed Hadi Belghiti, médecin

Amal Mohammedi, formatrice activiste

Abdelhak Najib, poète, romancier, journaliste marocain

Leslie Tychsem, couturière

Skalpel (Emiliano Fernandez) Rappeur, militant , secrétaire de l’UL CGT de Melle)

Sandrine Varlet, libraire,  animatrice jeunesse

Brahim Douaouda, Comité précaire et privé d’emploi CGT de Tourcoing

Nadia Zaimeddine, éducatrice spécialisée, CGT , ANC

Émilie-Zahra Bouzerda, soignante, activiste antifasciste

Zakaria Ouled Benbrahim, enseignant, syndiqué Solidaires

Nadia Belhoum, machiniste RATP CGT

Sarah Grosskopf, militante associative 

Amine Mechaï – développeur web, filmmaker

Behdja Kadadra, aide soignante

Nadia Belhoum machiniste ratp cgt

Mohamed Hadi Belghiri, médecin

Behdja Ladadra, Aide soignante.

Alain Chancogne, retraité, athée, communiste, ANC

Nesrine TEDJINI BAÏLICHE militante anticoloniale

Nadia Chennoua – militante des droits de l’homme 

Behdja Ladadra, Aide soignante

Maud Delanaud, pair-aidante bénévole

Sandra lima, psychologue, militante féministe, libertaire et antifasciste et une alliée en tant que blanche contre le racisme

Sabri Pierre Dauphin, militant LGBT, ancien secretaire général de ACT UP-Paris.

Claudia Chaffard: professeure d’ espagnol retraitée, militante FI 

Charles Hoareau, ANC 13

Typhaine Delhaye, Travailleuse sociale

Patrick Deschene, traducteur

Marie-France Moralès, éducatrice spécialisée à la retraite, féministe

Raphaël Eskenasy. Ouvrier

Linda Forgues, antiraciste, Quebec

Manuel Ferrer, militant des droits humains, antifasciste et anarchiste

Géraldine Doriath, infirmière et solidaire

Antoine Grégoire Lignes de Crêtes

Delphine Maillet, professeure des écoles, retraitée

Thomas Guilbert, chômeur, communiste libertaire

Linda Mendy, présidente Cultures Solidaires

Sylvain Jean, Militant communiste anti-impérialiste

Patricia Panero, militante associative, LFI

Rémi Klajn, ingénieur

Sarah Clenet

Bruno Lambert, professeur de mathématiques en collège,  Militant syndical

Valérie Pico , réalisatrice

Bastien LB – charpentier – sympathisant LFI

Claudine RABAHI   militante anarchiste

Namasté Grands Morts , influenceur en développement collectif @namaste_grands_morts

Nicolas Padiauleau , militant anarchiste

Laurent Perlin, citoyen indépendant,

Patricia Panero, militante associative, militante LFI

Claude Rioux, Editions de la rue Dorion

Pascal Rousse, enseignant, élu CGT Éduc’action

Rachida Zenagui

Martin Rass, chercheur Indépendant depuis la retraite

Iris Kooyman, guide-conférencière

Noé Roland, enseignant, Lignes de Crêtes

Valérie Saibi, traductrice, militante anticapitaliste, féministe et antiraciste

Paul Sire, étudiant

Julie Souman, militante féministe

Martin Thioux, militant antifasciste, Liège

Mathilde Samson, citoyenne

Sari Hanafi, Professeur de Sociologie,  American University of Beirut

Loic Descamps Ancia,  travailleur associatif

Balthazar Gauquelin , maître de jeu 

Mael Le Bars , citoyen

Kamel Daoudi, programmeur indépendant, assigné à résidence depuis 16 ans

Jacquot Faouzi, éducateur, secrétaire général CGT croix rouge 13.

Annie Kerryell Le Meur, relectrice 

Christian Hivert, écrivain, communiste libertaire

Gaelle Pertel Pacheco

Ritchy Thibaut, militant contre l’antistsiganisme, porte parole PEPS, Gilet Jaune

Latifa Lakhsassi

Evelyne Franquet – enseignante chercheuse en écologie – Sud Éducation 13 

Slim Mansouri

BENHARREF Elhame,militante.

Maryline Clermont

Nicolas Kieffer, assistant d’éducation, communiste et militant syndical CGT Éduc’action

Hafiza B. Kreje, militante du NPA

Souvarine, gilet jaune et militant décolonial

Émilie Radjaï, CGT ferc sup 

Michel Albagnac

Caroline Hammer, traductrice

Mohammed KIDANI. Parti du Progrès et du Socialisme (Maroc)

Siham Benchekroun, médecin, ex-présidente du Collectif Blouses Blanches pour la Palestine (Maroc)

Mohamed Hadi Belghiri, médecin (Maroc)

Juliette Choual, musulmane, pro petite enfance et militante afps

Muhammad avant l’Islam

Qui est Muhammad ?

Que se passe-t-il dans la vie de Muhammad pendant les 15-20 ans qui séparent son mariage de la révélation ? Après son mariage Muhammad a vécu dix ans dans la plus grande obscurité. Ce qui nous ammène à nous demander qui sont ses proches ? Comme suggéré par Khaled Ridha et M. Rodinson, étudier les personnes qui sont rassemblés autour de lui dans ses débuts pourrait donner un éclairage sur les 10 ans qui viennent de passer et ce qu’est devenu Muhammad depuis le hilf al fudhul.

La Famille ‘Abd al Muttalib

Le grand-père de Muhammad est Shaiba ibn Hāshim, appelé ʿAbd al-Muṭṭalib. Il est le fils de Hachim et Salma bint Amr (Banu Khazraj), qui l’a élevé à Yathrib (Médine) jusqu’à ses 8 ans. Mutallib, l’oncle de l’enfant, vient alors le chercher pour continuer son éducation à La Mecque. 

Il hérite après Muttalib du leadership des Banu Hashim et de la rifada et la siqaya, qui consistent à nourrir les pélerins à La Mecque. Avec son fils ainé Al Harith, il va creuser le puit de Zamzam. 

C’est lui qui ouvre la route commercial vers le Yémen, où il est dit avoir rencontrer le guerrier arabe Amr ibn Ma’adi Yakrib, qui participera aux batailles de l’Islam, pendant les guerres de Ridda et les conquêtes.

Orphelin

Son fils Abdallah ibn ‘Abd al Muttalib est le père de Muhammad. Peu après la naissance de Muhammad, au retour d’une caravane de Gaza, Abdallah s’arrete à Yathrib, chez sa grand mère Salma bint Amr et tombe gravement malade. Son frère, Al Harith vient le chercher ; malheureusement, Abdallah est déjà mort quand il arrive. 


Le jeune Muhammad est confié à la nourice Thuwayba, comme son oncle Hamza ibn ‘Abd al-Muttalib, qui devient ainsi son frère de lait. Elle rejoindra l’Islam par la suite. Puis Muhammad est élevé au désert par Halimah bint Abi Dhuayb, une nourrice des Banu Sa’d. Comme d’autres enfants mecquois, il grandit avec les bédouins, dont il apprend l’arabe.
A quatre ans, suite à un malaise dont il est dit que les anges lui ont retiré tout mal de son coeur, il retourne chez sa mère Aminah, jusqu’à la mort de celle-ci 4 ans plus tard, en 577. Il est alors pris en charge par son grand-père, ‘Abd al-Muttalib qui le confie à Baraka bint Thaʿlaba (Umm Ayman), esclave abyssinienne d’Abdullah et Aminah, qui s’occupe du jeune Muhammad après la mort de sa mère. Par la suite il la libérera et elle participera activement à l’Islam. 


Lors de son mariage avec Khadija, il la libère et elle épouse un Banu Khazraj Ubayd ibn Zayd. Ils ont un fils, Ayman (né en 612), qui travail avec Muhammad pour qui il garde les moutons. Tous les trois entrent dans l’Islam. Ayman tombera à la bataille de Hunayn et son père Ubayd à la bataille de Khaybar.

Elevé par ses oncles

A la mort d’Abd al Muttalib, en 578, il est élevé par ses oncles Al Zubayr et Abu Talib, qui l’emmènent dans des expéditions. Abu Talib est doué en poésie, mais vit pauvre. Malgré cela, il accepte de prendre en charge son neveu Muhammad et l’emmène dans des expéditions en Syrie où la traditions le fait rencontrer des moines et ermites chrétiens. Al-Zubayr emmène Muhammad en voyage au Yémen vers 584. Passant par le souq d’Ukaz, Muhammad assiste au prêche de Quss Ibn Sa’ida al-Iyadi, un chrétien yéménite. Il est dit aussi qu’Abu Bakr, féru de poésie, était fréquentait régulièrement l’endroit.


Ses oncles l’emmène également participer aux guerres de Fijar (vers 590, Muhammad a entre 17 et 20 ans), où Muhammad participera sur la fin en tant qu’archer.  Il a entre 14 et 15 ans. Dans le Kitab al-Aghani, il est dit qu’il se bat courageusement à la bataille de yawm Shamṭa. La tradition semble par la suite atténué sa participation.


Au retour Al Zubayr lance le hilf al Fudhul, qui regroupe plusieurs clans faibles de La Mecque en défense d’un marchand Yéménite des Banu Zubayd, Hamza et Muhammad y participent avec lui. En 605, Al Zubayr participe à la reconstruction de la Kaaba, dans laquelle Muhammad jouera un rôle important en associant les clans à équité dans la pose symbolique de la pierre noire. 


Abu Talib ayant de la peine à nourrir ses enfants, Muhammad et Hamza vont prendre en charge les deux plus jeunes, respectivement ‘Ali et Ja’ffar ibn Abi Talib.

Khadija

Khadija bint Khuwaylid, des Banu Asad. Son père Khuwaylid est un ami d’Abd al-Mutallib, ils ont ensemble combattu contre Abraha et sont envoyés en ambassade auprès de Sayf ibn Dhi Yazan, qui suite à la défaite d’Abraha, conquiert le Yemen au profit des Sassanides. Le père de Khadija, Khuwaylid ibn Asad, meurt pendant la guerre de Fijar. 
izam ibn Khuwaylid meurt également pendant la guerre. Le fils de Hizam, Hakim ibn Hizam a également combattu durant la guerre d’Al-Fidjar de 589-592. Il devient marchand de blé.

Le frère de Khadija, Awwam ibn Khuwaylid a épouser Safiyya bint Abd al-Muttalib. Awwam meurt la troisième année de la guerre de Fijar. Ils ont trois enfants :
Son fils Zubayr ibn al-Awwam, né vers 589 (656-67, son age reconnu à sa mort) est un des premiers convertis.
Hind bint al-Awwam, qui épousera par la suite Zayd ibn Haritha
Zaynab bint al-Awwam épouse de Hakim ibn Hizam

Khadija hérite d’une partie des biens de son père. Elle est aussi veuve de Atiq ibn ‘A’idh Al-Makhzumi, Malik ibn Nabash at-Tamimi. Elle a donc un pecule et cherche quelqu’un pour lancer une caravane. Elle engage Muhammad pour une caravane en Syrie. Qui s’en sort bien et reçoit les noms d’al-Sadiq et al-Amin.
Dans le batiment des enfants de Khuwaylid :
Khadija et Muhammad;
Saffya et ses enfants, Zubayr, hind et Zaynab;
Hakim ibn Hizam et Zaynab bint Awwam.

Des esclaves autour de lui

Khadija a contacté Muhammad par l’intermédiaire de sa soeur Hala et d’Ammar ibn Yasir, un ami proche de Muhammad. Ammar est le fils de Yasir, immigré des Banu Malik de la confédération Madhhij du Yemen, mawali d’Abu Hudhayfah, un riche Banu Makhzum, et de Summayya une esclave de ce dernier. Ammar et sa mère rejoindront l’Islam dès ses débuts et subiront de plein fouet les persécutions, Summaya assassinée devant son fils par Abu Jahl al-Makhzûmî. 


Suhayb ibn Sinan al Roumi, est un esclave byzantin en fuite, qui se mettra sous la protection d’Abd Allâh Ibn Judan, qui hébergea le hilf al Fudhul. Il est probablement un ami d’Ammar Ibn Yasin (les deux amis rejoindront l’Islam dès l’ouverture de Dar al Arqam).


C’est Khadija qui ammène Zayd ibn Haritha à Muhammad. Esclave, acheté par son neveu Hakim ibn Hizam au souq d’Oukaz. Zayd, sera adopté et affranchi par Muhammad. C’est l’un des tous premiers convertis. Zayd vient des Banu Kalb, une tribue chrétienne monophysiste du nord de l’arabie. 


Enfin, Bilal ibn Rabah. Son père Rabah était un esclave du clan des Banu Jumah et sa mère, Hamamah une ancienne princesse d’Abyssinie capturée après l’événement de l’Année de l’Éléphant et mise en esclavage. Né esclave, Bilal n’avait d’autre choix que de travailler pour son maître, Umayyah ibn Khalaf. Bilal fut reconnu comme un bon esclave et se vit confier les clés des idoles d’Arabie. Cependant, ils subit le racisme et sa position social. Il rentre très tôt dans l’Islam, renonce aux idoles, et va être torturé pour cela. 


Miqdad Ibn Aswad est un yéménite en fuite qui se réfugie à La Mecque et devient mawali d’Al-Aswad bin Abd Yaghuth bin Wahb des banu Zuhra, qui l’adopte. Il épouse Duba’a, la fille d’Al Zubayr ibn ‘Abd al-Muttalib et fait parti des tous premiers convertis.


Khabbab ibn al aratt est devenu l’esclave d’une femme nommée Oum Anmar bint Siba, appartenant à clan des Banu Khuza’a, et alliée d’Awf bin Abd Awf Al-Zuhri, le père d’ Abd Al-Rahman bin Awf. Umm Anmar l’envoya vers un forgeron dans le but d’apprendre la farbique des sabres. Quand il a été assez expérimenté, Oum Anmar lui a acheté un magasin. Umm Anmar a réalisé des gains importants grâce à son esclave. Et l’a probablement affranchi, il devenir mawali car pendant les persécutions il est appelé “esclave affranchi d’Oum Anmar”.

La famille de Hind bint Awf

Lubaba bint al-Harith, amie proche de Khadijah, elle est la seconde femme à se convertir à l’Islam, le même jour que Khadija. Elle est l’épouse d’Abbas ibn Abd al-Muttalib, leur fils ainé nait en 614. C’est elle qui tuera Abu Lahab avec une lance après la bataille de Badr en 624. Nous allons voir que la famille de Lubaba est très proche des Banu ‘Abd al-Muttalib. 
La mère de Lubaba et de ses soeurs est Hind bint Awf, d’après les dates retouvées, elle doit avoir avoir l’age du couple Khadija-Muhammad. Le père de Hind est Awf ibn Zuhayr ibn al-Harith, de Himyar au Yemen. Hind a eu quatres maris. 


Le premier mari de Hind est Al-Jaz’i de la tribue Zubayd du Yémen. Leur fils Mahmiyah ibn Al-Jaz’i al-Zubaydi, fait parti des émigrés en Abyssinie et est nommé trésorier de la communauté musulmane quand il rejoint Médine en 628. 


Le second mari est Al-Harith ibn Hazn, des banu Hilali, branche des Banu Amir, une tribue du Najd en guerre contre les Quraysh pendant la guerre du Fidjar. De lui elle a Lubaba bint al-Harith en 593, que nous venons d’évoquer, son père meurt alors qu’elle est jeune enfant. 


Le troisième mari de Hind (celui de cette période) est Umays ibn Ma’ad, des banu Khath’am, une tribue du Yemen, qui vit dans les montagnes du sud de l’arabie, entre les villes de Ta’if et Najran sur la route des caravanes entre La Mecque et le Yemen. Les Banu Khath’am servent dans l’armée aksumites, le royaume chrétien ethiopien. De lui, elle a deux filles, Asma et Salma (nées entre 595 et 600?) qui vont se convertir pendant la période de Dar al-Arqam. Asma’ Bint ‘Umays, va épouser Jafar ibn Abi Talib (le frère de Ali) avec lequel elle partira en Abyssinie. Salma bint ‘Umays va épouser Hamza ibn Abd al-Muttalib.

La famille de Jahsh ibn Riyab

Jahsh ibn Riyab des Banu Asad ibn Khuzayma, du Najd, vient s’installer à La Mecque. C’est un commerçant aisé car il forme une alliance avec Harb ibn Umayya à son arrivée à La Mecque. Il va épouser la tante de Muhammad Umayma bint Abd al-Muttalib (leur fils ainé nait vers 584), ses enfants vont épouser des jeunes de riches familles : des filles d’Abu Sufyan, et deux jeunes de riche famille des clans Zurah et ‘Abd al Dar. Toute la famille va partir en Abyssinie, y compris les épous(e)s des enfants. Les mariages ont donc eu lieu avant l’Islam.


Abd Allah ibn Jahsh, qui épouse Fatima bint Abi Hubaysh, 
Ubayd Allah ibn Jahsh, s’interesse au monothéisme, en particulier au christianisme déjà avant la révélation. Il épouse Ramla bint Abi Sufyan. En Abyssinie, Ubayd Allah se convertit au christianisme et divorce.
Zaynab bint Jahsh, divorce puis émigre à Médine où elle épousera Zayd puis Muhammad.


Abu Ahmad ibn Jahsh, aveugle, épouse Al-Faraa bint Abu Sufyan.
Habiba bint Jahsh, épouse ‘Abd al-Rahman ibn ‘Awf des Banu Zuhra[4].
Hamna bint Jahsh, épouse Muṣʿab ibn ʿUmayr des Banū ʿAbd al-Dār. Ils sont jeunes à l’époque de la révélation, et vont partir ensembles à Médine quand Muhammad envoie Mus’ab en ambassadeur à Médine après le premier serment d’Al Aqaba.

The Yemenite connexion

Un fait revient souvent à la lecture, c’est le lien très fort du début de la sira nabawya avec le Yemen. Celui-ci est constemment en guerre pour son indépendance des empires sassanides et aksoumites. Il semble que l’Islam va établir un lien avec l’indépendance du Yemen.

D’après la tradition ‘Abd al-Muttalib a ouvert le commerce avec le Yemen. Des bateaux mecquois circulent sur la mer rouge. ‘Abd al Muttalib rencontre de son vivant Amr ibn Ma’adi Yakrib qui sera un des premiers convertis au Yemen.

Al-Zubayr ibn Abd al-Muttalib, est à l’initiative du Hilf al Fudhul, qui vient en défense d’un marchand yéménite de Zabid. Il s’occupe de Muhammad et l’emmène en voyage au Yémen. Meurt avant l’Islam. Parmis ses enfants, deux de ses filles participent à l’Islam.

Abu Musa Al Ashari est originaire de Zabid, dans la région du Yémen, où vivait sa tribu, les Ash’ir, à l’époque préislamique. Il a accepté l’Islam à La Mecque avant l’Hégire et est retourné dans son Yémen natal pour propager sa foi.

Miqdad Ibn Aswad est né dans l’Hadhramaout, au Yémen. Il partit pour La Mecque après un incident entre lui et l’un des membres de la tribu.

Abu Bakr al Taymi rejoint le groupe au retour d’un voyage au Yemen.

Hind bint Awf. Son père est Awf ibn Zuhayr ibn al-Haarith de la tribue Himyar du Yemen. A l’époque du prophète elle est probablement mariée à Umays ibn Ma’ad , des banu Khath’am, une tribue du Yemen, qui vit dans les montagnes du sud de l’arabie, entre les villes de Najran et Ta’if sur la route des caravanes entre Yemen and Mecca. Ses filles sont parmis les premières converties et vont épouser des banu ‘Abd al Muttalib.

Quss Ibn Sa’ida al-Iyadi, eveque de Najran. Réputé avoir prêché le christianisme au Souq d’Ukaz en présence de Muhammad.

Parmi les premières sourates, on retrouve le massacre des chrétiens de Najran, des références au royaume de Saba, au barrage de Marib qui est partiellement détruit en 570 et au peuple de Tubbaʿ.

D’après un hadith, Muhammad aurait affirmé “le souffle d’al-Rahmann m’est venu du Yémen” :

  • “إني أجد نفس الرحمن من قبل اليمن”.والجواب: أن هذا الحديث رواه الإمام أحمد في المسند من حديث أبي هريرة – رضي الله عنه -قال: قال النبي، صلى الله عليه وسلم،: “ألا إن الإيمان يمان، والحكمة يمانية، وأجد نفس ربكم من قبل اليمن”
  • عن أبي هريرة رضي الله عنه قال النبي صلى الله عليه و سلم : جاء أهل اليمن هم أرق أفئدة الإيمان يمان والفقه يمان والحكمة يمانية (رواه مسلم في صحيحه رقم ٥٢)
  • عن أبي هريرة رضي الله عنه قال رسول الله صلى الله عليه وسلم : إن الله يبعث ريحا من اليمن ألين من الحرير فلا تدع أحدا في قلبه مثقال حبة من إيمان إلا قبضته (رواه مسلم في صحيحه رقم ١١٧)

Sana’ restera musulmane pendant les ridda wars.

Les Chrétiens autour de Muhammad

voir aussi Hanafyah et Intertextualité

Zayd ibn Haritah, le fils adoptif de Muhammad, est issu des Banu Kalb, une tribue évoluant dans le nord de l’arabie.Ils ont adopté le christianisme monophysiste. En conflit avec les Ghatafan, les Banu Kalb sont offusqués par les idoles incluses par ceux-ci dans un haram semblable à la Kabaa.


Ce contexte historique donne un relief aux différentes traditions sur Zayd Ibn Amr, qui avertit le prophète de ne pas consommer de viandes dédiées aux idoles, que le culte de pierres ou de bois coupés est irrationnel, car celles-ci ne peuvent ni voir, ni manger, ni aider. Toutes ces reflexions sont présentes dans la Torah et l’Evangile, et l’abstention de viande dédiées aux idoles est aussi une pratique chrétienne. Zayd appartient aux Banu Adi, son père Amr ibn Nufayl va mourrir pendant son enfance. Il a un fils Said de son premier mariage avec Fatima bint Baaja des Banu Khuza’a, une tibue convertie au christianisme. Il fait de nombreux voyages en Syrie où il interroge juifs et chrétiens. Ces voyages agacent sa seconde épouse, car en rentrant il est accoutumé à prêcher contre les idoles à La Mecque. Elle s’en plaind à l’oncle de Zayd, Al Khattab ibn Nufayl, qui finit par exiler Zayd de La Mecque. 


Son fils Said ibn Zyad va épouser Fatma bint Al Khattab avant 600. Said et Fatma sont parmi les tout premiers convertis à l’Islam et Sayd devient secretaire de Muhammad. Les frères de Fatma, Umar ibn al-Khattab et Zayd ibn al-Khattab se convertiront pendant la période d’Al Arqam et émigreront à Médine. Les recherches de Zayd ibn Amr sur le monothéisme, son prêche contre les idoles de la Ka’ba et les conseils donnés à Muhammad montrent une proximité entre le rejet monothéiste des idoles et les débuts de l’Islam. Les Banu ‘Ady n’étaient pas proches des clans du Hilf, le fait que Said et sa femme rejoignent directement l’Islam, ainsi que la conversion de Omar, ajoutent à l’importance de Zayd.


Quss Ibn Sa’ida al-Iyadi, eveque de Najran (une des première sourates évoque le massacre des chrétiens de Najran. Réputé avoir prêché le christianisme au Souq d’Ukaz (Sūq ʿUkāẓ سوق عكاظ). Une fois à Médine il lui écrira des lettres et recevra une délégation. Muhammad et Abu Bakr [8] l’ont entendu sur place.


Waraqa ibn Nawfal est le cousin de Khadija. Il écrivait depuis les livres en hébreu, y compris l’évangile. (وكان امرأ تنصر في الجاهلية، وكان يكتب الكتاب العبراني، فيكتب من الإنجيل بالعبرانية ما شاء الله أن يكتب) noter aussi l’emploi du mot nemous ( فقال له ورقة هذا الناموس الذي نزل الله على موسى). Il y avait des judéo chrétiens proche de l’arabie, comme en témoigne par exemple Epiphane dans son panarion, évoque des elkasaites venus dans le pays nabatéen et chez les assyriens après la troisième guerre judéo romaine. 

L’installation des banu Israel

Nous avons vu précédemment comment en -1500 l’expulsion des hyksos, peuple asiatique semi nomade venu en immgration en Egypte, semble être l’evenement historique de l’exode, raconté dans sa version egyptienne.

Que deviennent-ils en Canaan ? Comment expliquer l’origine d’Israel mentionné en -1230 sur la stèle de Merenptah, peuple qui se sédentarisera à l’age du Fer I (-1200, -1000) dans la vallée du Jourdain ?

Une fois de plus la vidéo d’Allan Arsmann sur le sujet est interessante.

Historiographie

1925 – Théorie de l’infiltration
Albrecht Alt en 1925 propose une infiltration progressive des Israélites en Canaan, certains pouvant être passés par l’Égypte et ayant rapporté leur tradition particulière. Ce sont des peuples nomades ou semi-nomades qui arrivent sur une période étendue. Martin Noth y ajoute l’idée d’une fédération de douze tribus liées par un dieu commun et un lieu de culte. Elle est interessante en ce qu’elle formule l’importance de la religion dans la formation du peuple (ethnogénèse), et l’importance d’un apport nomade exterieur au peuple autochtone.

1940 à 1970 – Le modèle Albright-Wright de la conquête
C’est le modèle issu de l’archéologie biblique du milieu du xxe siècle. Albright et Wright aux États-Unis et Y. Yadin en Israël représentent le fer de lance de l’archéologie biblique sioniste dans les années 1940-70.

En se basant sur les fouilles d’Albright ainsi que sur la découverte par Wright d’une épaisse couche de cendre à Beitin, ils développent l’idée que la conquête de Canaan par les Israélites a eu lieu au 13e siècle en liant les destructions de Beitin, Hazor, Lakish.

Ce modèle est devenu obsolète, il est totalement remis en cause car il représente une conquête rapide et totale de Canaan qui ne correspond ni à l’archéologie ni au texte biblique. Les destructions qui leur servaient d’exemple ont eu lieu à des moments trop espacés pour faire partie de la même campagne. En particulier la destruction de Jéricho est bien trop précoce pour ce modèle.

1962 – Théorie de la révolte paysanne
George Mendenhall propose ce modèle en 1962. Selon lui, l’apparition d’un mouvement religieux rendit possible la révolte des paysans cananéens contre les collecteurs de taxe venus des villes. Ce serait l’apparition d’un petit groupe d’esclaves venant d’Égypte qui aurait permis le soulèvement de tout un pays contre ses rois. C’est un constat sociologique et culturel qui l’amène à cette conclusion. Cette idée est reprise par Norman Gottwald dans The Tribes of Yahwe, qui, au grand dam de Medenhall inscrit cette théorie dans une version plus marxiste de l’histoire. Gottwald sera sévèrement critiqué par Niels Peter Lemche, qui reprend l’idée de Medenhall, proposant les Israélites comme descendant des Apirous, mais en fait une évolution progressive, dépourvue de la dimension sociale.

Plus récemment, dans Moïse l’insurgé (résumé interessant, qui présente bien la vision de ce camps historiographique) , Jacob Rogozinski reprend cette thèse. “Pour lui, le « dispositif mosaïque », contrairement aux autres religions de l’Antiquité, n’est au service d’aucun pouvoir royal, mais au contraire porteur de l’idée que « les asservis ont la possibilité de se soulever contre leurs maîtres et de marcher vers une terre de liberté » .

Si ces théories vont assez loin, s’ancrant notemment dans la spécificité du Fer I et ses populations shasous et du conflit social des apirous avec les cités états, elles insistent beaucoup plus sur le caractère politique, important, que sur l’aspect religieux. Perdant la spécificité de la période de formation en Egypte, du conflit hyksos et de l’importance du désert et d’un Dieu nouveau. Elle réduise à un petit groupe isolé l’apport de l’exode.

1981 – Entrée en Canaan puis occupation tardive
Ce modèle, proposé dans différentes variantes (conquête à différents moments du Bronze récent, entre le xve et le xiiie siècle av. J.-C.) s’appuie sur une relecture des textes bibliques et les avancées de l’archéologie.

Le livre de Josué indique précisément que seules trois villes sont détruites pendant la conquête, sans toutefois être occupées par les Israélites par la suite : Jéricho, Ai et Hazor. Cette conquête aurait eu pour seul effet de tuer les chefs cananéens et une partie de la population. La Bible hébraïque raconte l’échec de cette conquête rapide et les difficultés des Israélites pour s’installer en Canaan, dans un conflit long, raconté par les egyptiens et les canaanéens dans les lettres d’El Amarna.

Pour John J. Bimson, la conquête correspond à la destruction de certaines villes cananéennes qui marque la fin du Bronze Moyen, tandis que l’histoire des populations nomades et tribales correspond au Bronze Récent. C’est définitivement la thèse qui sera défendue ici, nous expliquerons pourquoi ci dessous.

1990 à aujourd’hui – Théorie de la resédentarisation
C’est une théorie de Yohanan Aharoni, développée principalement par Israël Finkelstein et William G. Dever. C’est celle du “sionisme de gauche”, qui fait disparaitre la conquête et présente les banu Israel comme autochtones, le peuple canaanéen qui serait revenus après une periode de nomadisation. Ce qui est difficile à comprendre, vu qu’il y a continuité de l’occupation canaanéene à cette période.

Si I. Finkelstein est définitivement le grand chercheurs de la sédentarisation des banu Israel à partir du 12e siècle, ses travaux de vulgarisation ont fait beaucoup de mal, en présentant avec beaucoup de support médiatique une thèse qui sous pretexte d’archéologie fait disparaitre l’aspect religieux et politique, pourtant omniprésent, voyant le succès économique des Omrides (après -950) comme seul parametre interessant.

Le modèle repose sur l’idée que la population qui se sédentarise au Fer I est une population indigène, issue de la population cananéenne du Bronze récent. Israël Finkelstein s’appuie sur la similarité de la culture et des modes de vies du Bronze récent avec ceux du Fer I, également sur le fait que les villes du Nord retrouvent une culture cananéenne au 10e siècle. La continuité des cultures montre que la population se sédentarisant était déjà présente en Palestine pendant le Bronze récent.

D’après A. Mazar, les traditions cananéenne sont générales à toutes les populations du Fer I et ne pointent pas nécessairement vers l’origine cananéenne d’Israël. La Bible décrit également un mélange culturel, les Israélites adoptant les traditions de ceux qui les entourent. Cette théorie de la resédentarisation repose sur les Shasous, or, certains shasous ont émigré en Égypte, comme le Jacob biblique. Dans un document égyptien, leur territoire est nommé « Yahu ».

Résumé

Ce qui est prouvé archéologiquement, grâce à Finkelstein, c’est la sédentarisation des Banu Israel au Fer I, après -1200, après qu’Israel soit mentionné comme un peuple nomade sur la stèle de Merenptah. C’est la sédentarisation d’un peuple nomade dans les colines autour de la vallée du Jourdain.

Les différentes théories varient sur l’origine de ce peuple, dont on sait qu’il formera le royaume de David et Salomon plus tard (les thèses sur leur inexistance se sont effondrées).

Tout le monde se réfère à ce qui est connu auparavant au 14e et 13e : les populations nomades que sont les bédouins Shasous des textes egyptiens et les Apirous des lettres d’El Amarna. En insistant ou en réduisant leur importance. Certains lieux de culte, comme Shilo et Beth-El sont à la fois utilisés par cette population nomade des hautes terres et expressément mentionnés dans la Bible comme lieus de culte des Israélites.

La destruction des villes fortifiées en Canaan, lors passage du bronze moyen au bronze récent en Palestine, n’a pas d’autre explication historique que l’expulsion des hyksos (Ben Tor), la campagne egyptienne elle même n’a pas dépassé Sharuhen.

A partir de là, la société canaanéenne décline, mais devient culturellement plus prolixe. cette destruction ne va pas marquer la fin des canaanéens, mais leur chute progressive, en accord avec le texte biblique. Le livre de Josué ne parle pas d’une destruction massive, mais de trois villes détruites, puis l’installation et la repartition des terres entre les tribues. Les livres suivants décrivent la cohabitation difficile entre les canaanéens et les banu israel, dont un conflit religieux, et la permabilité des banu israel aux idoles canaanéennes, ce que confirme l’archéologie.

La civilisation cananéenne était particulièrement développée au Bronze Moyen, et formait un ensemble conséquent de cités-États fortifiées. De nombreuses villes, comme Hazor, la ville cananéenne la plus importante, Lakish, Jéricho, sont détruites à la fin du bronze moyen, dans ce qui est appelé un effondrement systémique,  daté au carbone 14 aux alentours de -1550. Ces cités sont rapidement reconstruites dès le début du Bronze Récent et connaîtront pour la plupart une nouvelle prospérité. Cependant ces villes ne sont plus fortifiées au Bronze Récent. Que se passe-t-il au XVe siècle dans l’archéologie canaanéenne ? Les villes à haute murailles (Jericho, Hazor, …) sont détruites et laissent place à des villes bien plus petites, sans fortifications. La culture canaanéenne change à ce moment. Le récit biblique ne raconte pas un conquète immédiate, mais seulement la destruction de trois villes canaanéennes : Jericho, Ai et Hazor. Puis l’installation des israélites dans les marges, en conflit avec les canaanéens.

Voici les dates de destructions généralement acceptées, telles que proposées par les personnes en charge des fouilles respectives des villes concernées :

Le schéma montre une première strate de destruction vers -1500 qui marque le passage du bronze moyen au bronze récent en Palestine. Les cités sont reconstruites, mais sans leurs murs. La période suivante est celle des lettres d’el amarna, qui relate un combat continue entre ces cités et les rebelles ‘apirous’, qui est le pendant egyptien du conflit raconté par les ‘hébreux’ dans le livres des juges. Et relate le combat culturel entre le polythéisme sédentaire canaanéen et les semi nomades monothéistes. Vers 1200 ceux-ci se sédentarisent puis fondent leur propre “royaume” vers -1000.

-1500 à -1200 L’émergence en Palestine d’une communauté de bédouins shasous dans les montagnes autour du Jourdain. On a une mention partielle d’Israel dans une stèle présente en Allemagne et surtout la mention des Shasous de Yahwah. On a aussi le témoignage des lettres d’el Amarna qui montre au 14e siècle des combats acharnés entre les cités canaanéennes et des bandes de “renegats” nomades qui les entourent. au 14e siècle conflit entre les apirous et les cananéens vassaux des egyptiens. Le terme “apirou” n’est pas un terme ethnique, mais social, ce sont des marginaux nomades en conflit avec les autorités (lire “gitans” donnera une bonne aproximation). si l’on regarde le texte biblique avec attention, c’est bien le terme “hébreu” qui est toujours pejoratif et donner par des étrangers aux banu israel (voir Nadav Na’aman, « Habiru and Hebrews, the transfer of a social term to the literary sphere »). On observe de nouvelles destructions, étalées dans le temps qui marquent la fin de la periode, canaanéennes, les villes seront par la suite occupée par les banu israel, façon campement d’abord, avec des puits, puis reconstruction.

-1200 l’archéologie parle de la sédentarisation de tribues nomades pré existante au 12e siècle. et on a avant la sédentarisation la stèle qui donne le nom d’israel a des nomades présents. donc le 12e siècle est un terminus “ante quem”, on a la preuve qu’ils sont déjà présents à ce moment. les canaanéens ont progressivement disparu. L’archéologie décrit au XIIe siècle la sédentarisation de tribues nomades !préalablement existantes!. La stele de merenptah décrit avant la sédentarisation la présence des banu israel comme popuilation nomade. au Xe siècle se forme le royaume de David. Arrivées des philistins en Palestine (qui lui donneront leur nom). Ce sont des peuplades grecques parti s’sinstaller sur toute la méditerannée, jusqu’en Egypte. Peut etre après la fin de la guerre de Troie. D’eux font partie le fameux Goliath.

1000 la fondation d’un petit royaume dont les fondateurs sont David et Salomon. Et du temple d’Al Quds.

Les banu Israel en Egypte

« Nous te racontons, en toute vérité et à l’intention des gens qui croient, une partie de l’histoire de Moïse et de Pharaon. Pharaon s’était érigé [en despote arrogant], sur terre, et avait divisé son peuple en castes (distinctes). Il opprimait l’une d’elles, dont il faisait tuer les enfants mâles, tout en épargnant les femmes. Il était vraiment de ceux qui sèment la corruption. Mais Nous voulions favoriser ceux qui avaient été opprimés sur terre et faire d’eux des exemples (à suivre) et des héritiers. Nous voulions les établir fermement sur terre et réaliser sous les yeux de Pharaon, de Haman et de leurs troupes ce qu’ils redoutaient tant de leur part. » (Coran 28:3-6)

Les hyksos, peuple asiatique semi nomade venu en immgration en Egypte. L’hypothèse développée ici, c’est que l’expulsion des hyksos est la version égyptienne et que le récit biblique est la version des banu Israel d’une même histoire. Depuis une immigration venue progressivement du levant, jusqu’à leur expulsion violente par Kamose. C’est la seule fois ou des sémites sont présents massivement en Egypte.

L’arrivée dans la vallée du Nil de bédouins sémite remonte a bien avant la période Hyksos proprement dite. Une immigration progressive de levantins vers l’Egypte, qui a un moment, pendant la seconde periode intermédiaire, devient majoritaire et s’autonomise.

Bien que l’origine levantine de ces dirigeants ne soit pas remise en question en raison de leurs noms, de leur architecture et de leur culture matérielle, ces résultats remettent en question le récit classique des Hyksos en tant que force envahissante. Au lieu de cela, cette recherche soutient la théorie selon laquelle les dirigeants Hyksos n’étaient pas originaires d’un lieu d’origine unifié, mais étaient des Asiatiques occidentaux dont les ancêtres se sont installés en Égypte pendant le moyen empire, y ont vécu pendant des siècles, puis ont régné sur le nord de l’Égypte. Le large éventail de valeurs dans l’assemblage de Tell el-Dab”a suggère que les non-locaux, que ce soit avant ou pendant le règne des Hyksos, ne venaient pas d’une seule patrie unifiée, mais d’une grande variété d’origines.Who were the Hyksos? Challenging traditional narratives

Ils ont des noms sémitiques comme Yaqoub-her ou Khyan (amorite?).

Plutôt qu’une « invasion », il semble qu’à mesure que l’autorité centralisée des rois égyptiens déclinait, les élites de Tell el-Dab’a augmentèrent leur pouvoir local jusqu’à ce que, par un coup d’État ou simplement un processus lent et pacifique, on voit l’installation d’un gouvernement autonome autour d’Avaris, que les egyptiens enregistreront dans leurs termes en 15 et 16e dynastie.

Les relations directes et intenses entre le royaume d’Avaris et le souverain de Kouch, mentionnées dans les stèles de Kamose, sont attestées par les découvertes de poteries de Basse-Égypte dans les cimetières de Kermac et dans les forteresses de Basse-Nubienne, des sceaux portant les noms de dirigeants asiatiques et des motifs Tell el-Dabaa ou cananéens trouvés dans des contextes Kerma en Nubie.

La ville d’Avaris

La ville d’Avaris, (qui deviendra bien plus tard Pi-Ramses, la capitale de Ramses II) est la capitale et le lieu principal de l’immigration levantine en Egypte.

Manfred Beitak est le responsable des fouilles de la ville d’Avaris. Il en propose un résumé ici, où l’on peut lire entre autres :

Située entre la branche la plus orientale du NIL et une branche latérale, Avaris était entourée d’eau et se trouvait au début de la route d’Horus vers le Sinaï et la Palestine.

Il semble y avoir eu des troubles plus tard, avec des statues brisées et des demeures abandonnées. Peu de temps après, un modèle de peuplement égalitaire est visible au sommet des manoirs et dans la ville de l’Est (zone A/II, phase G/1-3 (vers le 17e siècle). Les parcelles étaient vastes et les enterrements étaient effectués à l’intérieur des cours. Pendant cette période, le pourcentage de poteries de l’âge du bronze moyen importées et fabriquées localement est passé du niveau précédent de 16 pour cent à près de 20 pour cent, et peu après à 40 pour cent. Le processus d’acculturation aux normes égyptiennes non seulement s’est arrêté, mais il semble également y avoir eu une augmentation des traits et des attributs culturels cananéens.

Il existe des preuves de cultes cananéens. Un sceau cylindrique en hématite avec une représentation du dieu de la tempête de la Syrie du Nord Hadad/Ba’al Zephon date de la 13e dynastie et a été découpé localement. Dans la Ville de l’Est (A/II), un grand temple proche-oriental à larges salles a été construit, qui s’est développé peu de temps après, au cours de la phase E/3, pour devenir une formidable enceinte sacrée qui date probablement de l’époque du roi Nehesy du début 14e dynastie (vers 1720 avant notre ère). Le temple principal (III) (avec des dimensions finales de 32,5 × 21,5 m), avec un autel de feu devant, fut le premier sanctuaire à être construit. Comme les parallèles architecturaux les plus proches d’Alep, d’Alalakh et de Hazor étaient consacrés au dieu syrien de la tempête, il est probable qu’il était également la divinité titulaire de ce temple.

Sous la 14e dynastie, les animaux sacrificiels de la période Hyksos étaient des bovins, des moutons et des chèvres. Les os de porc, bien que pas rares dans les déchets des colonies, étaient largement absents. Il semble qu’une sorte de tabou du porc à des fins rituelles ait déjà été établi parmi les Cananéens vivant en Égypte.

Couches stratiagraphiques M-N
Amenemhet I (12e dynastie) a planifié une colonie, appelée Hutwaret, située dans le 19e Nome, vers 1930 avant JC. C’était une petite ville égyptienne jusqu’à environ 1830 avant JC, date à laquelle elle commença à se développer grâce à l’immigration des Cananéens (Levant âge du bronze moyen IIA). En 1800 avant JC, c’était une colonie commerciale beaucoup plus grande sous contrôle égyptien. Au cours des 100 années suivantes, l’immigration a accru la taille de la ville.[26] Des scarabées portant le nom de « Retjenu » (proche orient actuel) ont été trouvés à Avaris, datant également de la 12e dynastie (1991-1802 avant notre ère).[27]

Asiatiques entrant en Égypte à l’époque de Khnumhotep II qui régna entre l’époque de Amenemhat II et Sésostris III (12e dynastie – 19e siècle).

Couches stratiagraphiques G
Vers 1780, un temple dédié à Seth fut construit. Les Cananéens vivant à Avaris considéraient le dieu égyptien Seth comme le dieu cananéen Hadad. Tous deux dominaient la météo.[26]

Couches stratiagraphiques F
Vers 1700 avant JC, un quartier de temples dédiés à Asherah cananéenne et à Hathor égyptienne a été construit dans la partie orientale de la ville. À partir de 1700, la stratification sociale commence et une élite apparaît.[26]

Couches stratiagraphiques E
En 1650 les Hyksos arrivent et la ville s’étend jusqu’à 250 ha. On pense qu’Avaris était la plus grande ville du monde de 1670 à 1557 avant JC. Une grande citadelle fut construite vers 1550.[26]

Schéma de l’occupation de la ville. L’expansion a partir de l’immigration du levant commence bien avant la période Hyksos a proprement parler.

Une population levantine

La période hyksos proprement dite, de 1650 à 1530 commence avec des arrivées massives, constatables sur la strate E. Les travaux de Manfred Bietak montrent des liens dans l’architecture, la céramique et les pratiques funéraires cohérents avec une origine nord-levantine des Hyksos. S’appuyant particulièrement sur l’architecture des temples, Bietak montre de forts parallèles entre les pratiques religieuses des Hyksos à Avaris avec celles de la région autour de Byblos, Ougarit, Alalakh et Tell Brak, définissant la « maison spirituelle » des Hyksos : « à l’extrême nord de la Syrie ». et le nord de la Mésopotamie”. Le terme égyptien Retjenu suggère également une origine nord-levantine.

On pense qu’Avaris était la plus grande ville du monde de 1670 à 1557 avant JC. Cette ville, qui est un port sur le Nil avec accès direct à la mer, a des connections marquées avec la mer égée et la civilisation minoéenne, ainsi qu’avec le nord du levant comme on l’a vue. Ce systeme commercial méditerannéen peut être vue comme un précurseur de ce que fera par la suite la Phénicie.

Cet ensemble aussi se retrouve dans les textes : la légende d’Io, pélasge d’Argos “enlevée par des Phéniciens” et fécondée par Zeus, engendrant de là toute une descendance qui régnera sur l’Égypte… autant que la “Phénicie”, et la Crète (par Europe), prend tout son sens. De même que la légende égyptienne du Papyrus d’Astarté qui associe cette sombre période de domination étrangère au dieu levantin MARIN Yam. D’une certaine manière les légendes et l’association aux divinités, tout comme les filiations reconstruites dans le monde sémite, sont une façon de garder l’histoire des peuples.

Cependant ces immigrés levantins, dont le commerce maritime est Pendant ces 300 ans d’immigrations progressive, la ville a aussi acceulli des immigrés bédouins (la culture bédouine est largement attestée) de mésopotomie et probablement aussi des arabes. Une telle ville a forcement accueilli des marchands, des réfugiés (famines), des voyageurs, etc.


Le temple de seth

Pendant la periode Hyksos on note la présence d’un temple au Dieu Seth. Une version Hyksos de Seth, qui prend des aspects levantins est alors construite. Certains aspects font penser au dieu des tempêtes que sont les divinités principales teshub des hurrites, ou adad des amorites, ou peut etre encore le sumérien dumuzi. Vu la diversité d’origine des hyksos, il est possible qu’à travers le seth égyptiens, la population asiatique importe ses dieux suprèmes de leurs religions respectives. Les egyptiens accusent d’ailleurs les hyksos d’avoir “corrompu” seth. Le nouvel empire en fera le dieu des étrangers. Au cours de ce processus le dieu égyptien Seth a progressivement commencé à incorporer ces traits d’altérité religieuse et à assumer les caractéristiques à la fois mauvais et asiatique, également un dieu du désert.

La vidéo d’Allan Arsnann là dessus, mais il faut le corriger : ils n’adoraient pas Seth, ils ont traduit leur Dieu en Seth pour les egyptiens. Alla Arsnann fait trop de concordisme, en oubliant souvent de s’attacher aux différences, au modifications, aux prises de partis conflictuels à l’intérieur du systeme religieux antique. A l’époque des hyksos, (conc contrairement à son hypothèse) le serpent représente-t-il l’ennemi du dieu seth ? Moise le tenant dans sa main et en faisant un bout de bois semble plutot une remise en cause du serpent comme figure egyptienne, une maitrise de leurs symboles, réduits à rien. Il donne cependant des liens interessants, comme la destruction des idoles (d’après Flavius Joseph).

Apopi vs Seqenenre

Un dernier hyksos Apopi est un candidat interessant pour le Moïse historique. “”Le roi Apophis a choisi pour son seigneur le dieu Seth. Il n’adorait aucune autre divinité dans tout le pays à l’exception de Seth.” The Quarrel of Apophis and Seqenenre

Durant son règne long de plus de quarante ans, Apophi entre en guerre contre le roi thébain Seqenenrê Tâa.

« Qu’un messager aille vers le chef de la ville du Midi pour lui dire : Le roi Râ-Apôpi, (vie, santé, force), t’envoie dire : Qu’on chasse sur l’étang les hippopotames qui sont dans les canaux du pays, afin qu’ils laissent venir à moi le sommeil, la nuit et le jour»

La référence aux hippopotames est un detournement de la culture egyptienne, puisque celui-ci, une des représentations de seth, est aussi connu pour avoir tué le premier roi egyptien, Menes. Ce qui peut expliquer le malaise de Seqenre décrit par la suite. Ce roi a été tué violemment, probablement par une hache “duckbill” couramment utilisée par les asiatiques. Son premier fils meurt jeune. Pour le témoin de Jehovah Gerard Gertoux qui a fait de longues recherches sur l’histoire biblique, c’est le pharaon de l’exode. Moise, et l’exode, quelle évidence ?

La stèle de la tempête

La stèle de la tempête, écrite pendant le règne d’Ahmose marque une terrible tempête et ses conséquences sur l’Egypte. Celle-ci pourrait être liée à l’eruption de Thera et ses conséquences sur l’est de la méditerranée (voir A Storm in Egypt during the Reign of Ahmose), bien que des débats sur la chronologie continue à ce propos. Si l’on considère comme Gertoux qui appuie son analyse sur d’autres documents, comme lesTeaching for King Merikare (voir ref plus haut), que celle ci a lieu avant son règne, les dates commencent à se rapprocher, vers le début ou la mmoitié du 16e siècle.

Guerre

Kamose, le frère de Seqenenre va ensuite mener la guerre contre les hyksos et les chasser d’Avaris puis les combatre jusqu’à Sharuhen. Cependant aucune mention d’Apopi n’est faite dans ses campagnes.

Nous verrons par la suite que cette campagne et la fuite des hyksos correspondent au passage du bronze moyen II (-2000 a 1550) au fer ancien (1550 -1200) en Palestine, qui marque le début des conflits des banu Israel contre les cités états canaanites, suite de notre étude.

Y-a-t-il equivalence entre les banu Israel et les hyksos ?

Dans les textes bibliques, on ne parle pas encore d’un peuple à ce moment, mais simplement d’une famille qui va y trouver refuge. Au moment où le pouvoir égyptien commerce et est favorable aux étrangers.

La formation d’un peuple, une alliance de douze tribues autour du Dieu monothéiste, n’a lieu qu’avec Moïse. Au moment du conflit entre la population immigrée et un nouveau pharaon. Seqenenre puis Ahmose.

La Torah formule qu’une “multitude mélangée” (Ex12.38 : עֵ֥רֶב רַ֖ב) sort d’egypte. Le peuple est alors en formation, il se forme par cet évenement, avant de s’exiler de cette ville par le désert, vers Madyan. Il y a une alliance qui se forme dans la reconnaissance du Dieu de Moïse, qui rassemble, par le conflit avec le pouvoir égyptien, une multitude d’habitants, qui deviennent un peuple.

Si la présence sémite massive en Egypte fait de cette période la seule possible pour l’histoire des banu Israel en Egypte, il reste des questions a explorés:

  • ceux qui partiront avec Moise sont ils l’ensemble de la population sémitique ou une partie seulement ? y-a-t-il des conflits ou des différences entre eux ?
  • Comment comprendre les divinités Hyksos ? Dans les textes monothéistes Dieu est révélé à Moïse dans le désert de Madian, puis Moïse revient en Egypte. Le Seth/Adad des Hyksos est-il une figure hyksos de ce Dieu monothéiste avant Moïse ? Ou bien est il une forme des ba’al, les idoles moyen oriental de cette époque ?
  • Apopi n’aurait-il pas été associé à Seth, une divinité négative, par les égyptiens plus tard, pour décrire en mauvais termes le Dieu monothéistes des sémites ?
  • Qui est l’amalek en gueerre sur la voie du nord ? Une partie des hyksos, pourrait elle avoir été en opposition avec l’alliance des banu Israel qui s’enfuit ? ce que signifierait alors le probleme d’amalek sur la route du nord, un conflit entre les égyptiens de Kamose et une partie hourrite (indo européenne) des élites hyksos ? Un conflit interne aux hyksos est la théorie de cette vidéo https://youtu.be/As7DJIIUYCc?si=HSYOHdUHvqg_k6Uv&t=1009 et elle mérite d’être étudiée. La question des constructions en brique (mais qui ont lieu deux fois), y est également importante.