Pour en finir avec l’antisémitisme

et marcher ensembles vers “ce «non-encore» qui est la vraie patrie de l’humanité”

L’antisémitisme de gauche
Le racisme est l’anticapitalisme des imbéciles. Il part de plusieurs confusion. La plus courante est la volonté de rendre concret des mécanismes invisibles. L’extrême droite, depuis les nobles en fuite jusqu’au complotisme, a toujours cherché en vain à incarner les mécanismes sociaux dans tel ou tel groupe supposé malveillant de la bourgeoisie. De la franc maçonnerie au CFR. Sans forcément nier les problèmes que posent des réunions secrètes du pouvoir, cette critique focalisée sur des « instances mystérieuses » détourne du capitalisme, qui est lui pourtant bien expliqué depuis Marx. Jusqu’à ce qu’elle retrouve le mécanisme ancestral d’utiliser les juifs comme bouc commissaire. La gauche n’a jamais été immune, ni au racisme, ni au détournement de colère anticapitaliste, ni à l’antisémitisme. Mais elle ne l’a pas pour but. Elle oscille toujours entre l’humanisme bourgeois qui pense que l’état doit assurer le bien être de tous, aux socialismes qui pensent que les travailleurs doivent prendre eux mêmes leur destin en mai, que l’égalité de fait ne sera que quand celui qui fait décide. Son hypocrisie plus ou moins marquée selon les époques envers le sort des minorités, des étrangers ou des autres luttes, est toujours un manquement, une faute, la preuve d’un détournement de ses objectifs.

Le deuxième mécanisme est celui qui a touché des figures plus connues de l’antisémitisme. Garaudy et Dieudonné. C’est la confusion entre le réel et sa représentation. L’hyper focalisation sur les représentations du réel, le discours médiatique. Les deux se sont confrontés au discours sioniste sur la Shoah, et les deux ont cherché à saper ce discours et ont fini à l’extrême droite. Or le problème n’est pas le discours, même s’il a des impacts, c’est la réalité vécue qui produit ces discours, les rapports de force qui déterminent la vision du monde. L’application de la logique pure aux discours ne produit que de la logique vide, l’idéalisme. Ce sont les contradictions du réel qui permettent la critique du discours. La Shoah ne justifie pas le colonialisme. Le combat contre le capitalisme, la lutte pour la libération de la Palestine, ne justifient pas l’antisémitisme. L’importance de la lutte contre l’antisémitisme après la Shoah, le rôle majeur de l’état sioniste dans le bloc impérialiste occidental et ses discours, n’impliquent pas que les juifs contrôlent le monde. L’importance du débat publique sur le réel n’implique pas qu’il représente correctement le réel. L’importance du focus de l’extrême droite sur la critique des médias tient justement sur ce point. Parce qu’il permet de ne pas parler du réel. Les médias peuvent mentir, la gauche peut être hypocrite, donc la critique de leur discours ne permet PAS d’aborder le réel.

Invoquons Renée Girard, sa présentation de la violence mimétique dans la formation du bouc émissaire. Si l’on applique le système girardien au génocide, il se produit comme cela : focalisions des tensions sur un groupe, qui prend de plus en plus toutes les accusations, mise à mort, et une mystification de la mise à mort, qui tend à la fois à déifier la victime et à en effacer le meurtre et l’innocence. Les assassins ont cette particularité de pouvoir construire le tombeaux ET effacer le meurtre. Ainsi la négation du génocide fait partie de l’ensemble plutôt que de s’y opposer. Le sujet devient tabou. A l’opposé, dans la défense de l’innocence de la victime, dans la mémoire des faits, dans la compréhension du processus se trouve une possibilité de compréhension du mal et d’universalisation de la défense des opprimés. En remarquant qu’ils sont bien souvent juifs, noirs, femmes. Que le même processus d’accusation revient en cas de crise sociale, que le même processus revient aujourd’hui sur les musulmans, en continuant sur les juifs, les noirs, les femmes.

Bien sûr il faut se méfier d’un philosémitisme hypocrite, celui des bourreaux qui continuent de fleurir la tombe de leurs victimes, mais la condamnation ferme de l’antisémitisme, en entrant dans le système juridique, doit permettre la mise en lumière du processus global et de sa logique, et est universalisable. Les peuples du monde, qui subissent eux aussi d’autres processus violents, ont bien saisit la nécessité de s’opposer radicalement à l’antisémitisme. Le mouvement noir par exemple a pris très tôt le bon parti. En revanche la gauche, réticente à la compréhension du religieux peut parfois confondre le tabou et la mise à mal du processus.

L’idéologie étant un miroir du réel, c’est sur celui ci qu’il faut appuyer pour changer l’image. Combattre le racisme et ses processus d’institutionnalisation. En cherchant à changer l’image, on produit soit du négationnisme, soit de l’antiracisme moral, qui essaye de crayonner le miroir. L’hypermédiatisation philosémites des juifs de droite, intégrés, soutient de l’impérialisme et caution antiraciste pour attaquer les pauvres, est pour nous antisémite. Comme les US mettent systématiquement des noirs en avant pour faire passer leurs pires actions au conseil de sécurité de l’ONU, les instances des juifs de droite sont systématiquement mises en avant pour faire passer l’islamophobie. Comme si l’on souhaitait un conflit communautaire.

Le secours vient des juifs de gauche, Tsedek, l’UJFP, Garbiel Hagai, qui se positionnent en resistance, aux côtés des luttes des autres peuples. Ils refusent que l’accusation d’antisémitisme soit dévoyée pour défendre un génocide. Continuant ainsi une longue tradition de juifs de gauche. On se souvient du procès Goldman, de l’un deux vivant au coeur des contradictions de son époque, vivant parmi les autres, assassiné par un groupe d’extrême droite issu de la police. Repensons à la culture des juifs de l’Est, bundistes, anarchistes, bolchéviques. Groupe opprimé dont la parole servait les intérêts de tous. Franco Berardi, dans La Fine di Israel, va jusqu’à écrire : «  La culture juive est le fondement de l’universalisme rationaliste, du droit et de l’internationalisme ouvrier lui-même. Les seuls Européens dans toute l’Europe, dans les années vingt et trente, étaient les Juifs. » Plus loin il cite Amos Oz : « Mon père disait toujours : trois nationalités vivent en Tchécoslovaquie, les Tchèques, les Slovaques et les Tchécoslovaques, c’est-à-dire les Juifs. » Voilà ce qui a outragé le fascisme. Ce judéo-bolshévique, ce juif de la Haskala, des lumières, ce juif errant avec sa gueule de métèque. Que penser de ceux qui construisent l’Europe sur le tombeau d’Auschwitz, qui enterrent Manoukian au panthéon ? Naomi Klein et Norman Finkelstein remettent les catégories en place : la raison du tabou sur l’antisémitisme, c’est la Shoah. Et donc en pratique le combat contre les génocides. Alors que le régime et sa frange radicale d’extrême droite utilisent le terme comme un mot magique, vidé de son sens mais dont on continue d’utiliser l’effet condamnatoire du tabou religieux. Encore une fois, il est vertigineux que ceux qui prétendent lutter contre l’obscurantisme utilisent les pires moyens du religieux, l’accusation sacrée, la frontière entre eux et nous, le bien contre le mal, la démonisation de la victime pour … défendre l’absolutisme d’état, reniant ainsi deux siècles d’histoire de France. Nous n’avons pas les mêmes valeurs.

L’autre secours vient du mouvement décolonial, qui a su mettre en avant les impensées et les apories de la gauche, y compris communiste, quand il s’agit des peuples sous la botte coloniale, des quartiers ou du tiers monde. Là encore ce n’est pas un travail militant sur le miroir, c’est le long effort d’émancipation des pays du sud et des quartiers qui rend visible leur existence et leurs conditions. La nécessité d’un antiracisme décoloniale, qui exige progressivement le statut d’égalité de tous les peuples, et donc un antiracisme pratique. Qu’est devenu le droit des peuples à décider d’eux mêmes de 1848 ? Le mouvement du Sud pour sa libération. La prise en compte de la nation arabe par Samir Amin, de la trincontinentale comme axe et boussole de l’internationalisme par Said Bouamama, l’internationalisme de l’Islam d’un Malcolm X. Il est donc possible d’être universaliste musulman et communiste. Vu de la station spatiale internationale, cela doit même sembler logique.

L’antisémitisme musulman

Léon Poliakov dans sa grande revue de l’antisémitisme, ne voit pas dans le monde musulman d’antisémitisme structurel.« De même qu’au haut Moyen Age, le clergé chrétien s’employait en vain à faire haïr les Juifs par le petit peuple d’Europe occidentale, de même le monde islamique montre à diverses époques des tendances favorables, ou du moins tolérantes, à l’égard d’Israël ». Qui plus est dans la période dite « âge d’or de l’Islam » de la révolution abbasside en 750 à la destruction de Baghdad en 1258. Si il existe des problèmes, les juifs participent pleinement de la société et peuvent accéder aux plus hautes fonctions. La dynastie Fatimide semble même judéophile selon L. Poliakov. Peut-être tout simplement parce que l’Islam ne s’est pas construit face aux juifs, Omar restaure leur présence à Jérusalem, les juifs supportent la conquête de l’Espagne face aux wisigoths, qui les persécute depuis leur conversion de l’arianisme au catholicisme. Depuis les conquêtes d’Omar, il y a des juifs en Palestine, et les communautés historiques d’Irak, du Yémen et du Maghreb sont intégrées dans le monde musulman. Nous ne rappelons pas ces faits connus pour faire l’apologie de l’Islam, mais pour rappeler aux islamophobes, comme à ceux des musulmans qui ont pu être touché par d’autres lectures, ce qu’est l’Islam.

Ce n’est qu’à partir de la fin du 19e qu’apparaît dans le monde musulman des attitudes qui ressemblent à l’antisémitisme européen. Il paraît donc difficile de justifier « par les textes » de cette idée, qui semble bien plutôt prendre racine dans le réel. La rivalité des ottomans avec les européens, l’utilisation par le colonialisme des minorités juives et chrétiennes. Qui bien plus que de le sauvegardé a fini par la destruction de communautés religieuses millénaires, témoins de traditions historiques du christianisme et du judaïsme oriental. Voilà comment sont détruites les communautés, prises dans le jeu des empires. Qui s’empressent alors de laisser publier des discours religieux supportant leurs besoins. Le discours idéologique colonial joue le même rôle que ces discours religieux, il est difficile de les opposer sur un critère de rationalité, quand ils ont la même fonction sociale. OrientXXI écrit : « 1870, la France coloniale divise juifs et musulmans ». Le sionisme, entreprise laïque et coloniale, recourant à la propagande, et parfois à la violence contre les juifs, qui vont ammener à séparer les communautés juives arabes historiques et pluri-millénaires d’Irak, du Yémen et du Maghreb, qui existaient jusque là. Les “mizraim” israéliens gardent la mémoire de ces faits et de leur traitement par les sionistes une fois déplacés.


L’antisémitisme musulman a proprement parler ne vient qu’avec la propagande nazie visant à recruter dans le monde arabe, et n’a pas un echo majeur. Tellement moins qu’en Europe. Quand Herzog, tel un Colin Pauwell, brandit un Mein Kampf prétendument retrouvé à Gaza, c’est un livre européen et pas d’un savant musulman qui est mis en avant. C’est surtout l’occupation militaire de la Palestine et le conflit dit “judéo-arabe” qui va nourrir un antisémitisme arabe. A partir de là, on peut avoir des théories du complot, visant à rendre les sionistes responsables des crimes du capitalisme et de l’imperialisme dans le monde arabe. Comme en Europe, le “complot juif” peut en venir à remplacer l’analyse de “la modernité” et de l’impérialisme. Là encore cela reste une prise de parti politique qui ne concerne qu’une partie des gens, et qui joue le même rôle nefaste qu’il joue ailleurs. Dans « Les Arabes et la Shoah », Gilbert Achcar s’emploi à montrer les destins croisées que sont la Shoah et la Nakbah. Qui selon nous auraient du, si les peuples agissaient un peu plus consciemment dans l’histoire, permettre de penser la solidarité contre la guerre et l’imperialisme. Le monde oriental subit des divisions qui amènent à sa destruction et sa vassalisation. Le destin croisé des juifs, des chrétiens et de musulmans arabes, sémite, partageant une histoire commune tumultueuse.


Cette vérité est une lame à deux tranchants. Certes elle dit aux occidentaux, occupper vous de la Shoah et de votre responsabilité dans l’antrisémitisme au lieu de faire de l’inversion accusatoire. Alors qu’en même temps que vous utilisez les juifs comme chair à canon dans le monde arabe, et laissez les sionistes exagerer avec vos armes pour construire votre mur et defendre vos dictatures. Elle dit aussi à ceux musulmans qui ont pu tomber dedans, desintoxiquez vous de l’antisémitisme européen et revenez à l’Islam. Apprennons la politique et l’histoire, devenons anti imperialiste comme l’était l’Islam au lieu de fervents nationalistes imbibés de de géopolitique coupé de son histoire. Instruisons nous sur les dynamiques economiques et politiques qui asservissent le monde arabo-musulman. L’oppsoition structurelle du colonialisme européen vs la chute de l’empire ottoman a produit sa dialectique négative, le génocide arménien. Considérons donc l’opposé de ce génocide. L’internationalisme. L’universalisme de l’Islam. Qui ne eput être qu’ancré dans une ethique de partage, de solidarité entre les peuples. Qui a toujours inclut ses minorités, ce qui est le signe des grandes civilisations.

L’Islam ne doit pas s’abaisser à l’antisémitisme.

Au contraire nous voyons dans la grande période de l’Islam, entre la révolution “abbasside” et le sac de Baghdad, l’accomplissement de l’antiquité, non seulement une excellence de science et de philosophie, mais aussi de tolerance religieuse. Même s’il y eu des choses à redire, parfois sur l’application de cette tolerance, surtout sur l’esclavage des noirs et d’autres, nous nous positionnons en affirmant : contre l’Islam. Qui a montré qu’une civilisation peut être humaine et propsère.

Nous nous positionnons ici en disant que l’Islam demande d’affranchir les nuques (des esclaves) et que le massacre des Banu Qureyzah raconté par Ibn Ishaq est un mensonge. Qu’il s’est d’ailleurs bien gardé de l’attribué au Prophète, mais qu’il l’a attribué à un autre. Et que c’est le même auteur qui a raconté qu’une chèvre aurait mangé le Coran. Que cette histoire n’est pas présente dans d’autres plus anciennes comme l’histoire de Médine, ni dans les recenssements juifs des persecutions de l’époque.

L’Islam a une histoire millénaire riche et foisonnante, nos difficultés d’aujourd’hui n’ont pas à nous faire reculer sur l’universalisme et la portée bienfaisante de notre foi. Nous n’avons besoin ni du nationalisme, ni de l’antisémitisme, ni d’une quelquonque supériorité ethnique. Avançons dans la foi, la paix, l’humilité, nous sommes l’indomptable Islam.

L’antismémitisme chrétien

Les apprentis sorciers qui agitent le tabou de l’antisémitisme évitent bien d’en rappeller l’histoire. « La chrétienté alliée d’Israel » n’est qu’une construction abstraite, un avatar pour les réseaux sociaux qui recouvre mal l’impérialisme et le racisme sous des masques des croisés spartiates. Sur le même modèle que nous avons vu plus haut pour les musulmans, cet avatar moderne n’a rien à voir avec le Christianisme des Evangiles. Nous voyons avec plaisir que le christianisme grandit dans sa défaite et redécouvre ses origines juives, araméennes, syriaque ? Mettons en avant le rôle d’Edesse comme un des lieux majeurs de formation et d’écriture du premier Christianisme. Que les avancées de l’Islamologie servent à tous.

Ce qui est peu dit peut-être c’est l’importance de l’empire romain dans la construction de l’antisémitisme. Encore ces structures impériales et guerrières. Incapable de pacifier la region face aux nombreuses révoltes juives, et d’intégrer ainsi le Dieu juif à leur panthéon, l’empire dont les légions disparaissent au moyen orient, en vient à interdire le prosélytisme juif et le mettre sous controle d’état. Après avoir maté les dernières révoltes judéos-chrétiennes et judéo arabes, nous en appellons à lire S.C. Mimouni et F. Blanchetière pour redécouvrir l’importance de la révolte de Kitos, dans la formation du christianisme oriental, en particulier l’elchaisaisme. Quand juifs, chrétiens et arabes combattirent côte à côte. L’empire romain a force de pérsécutions a dompté le courant chrétien du judaisme, va le hierarchiser et le déjudaiser. La mise au pas de l’église romaine puis la hiérarchisation des églises de l’empire s’accompagne déjà de mesures très contraignantes contre le judaïsme, dont l’interdiction de prosélytisme qui bizarrement s’est maintenue dans le judaïsme qui se transmet désormais plus par filiation que par conversion comme c’était le cas avant.

On oublie souvent cette réalité materielle de la génièse de l’antisémitisme, peut etre pour ne pas dédouaner l’eglise de qu’elle a pu produire ensuite elle même dans so effort de déjudaisation du christianisme. Mais originellement, c’est un antisémitisme romain, qui s’est sentit mis en danger dans l’occupation de la Palestine, où il perd plusieurs légions (déjà) dans les nombreuses révoltes juives puis judéo chrétiennes qui secouent l’Egypte, la Judée et la Mésopotamie de -50 à 130. On peut voir dans la répétition des mêmes schémas l’importance de la géographie sur l’histoire humaine (“alors, que ceux qui seront en Judée fuient dans les montagnes“, voir aussi notre article sur Dhu al Qarnyn). Autre vision d’empire, la reconquista en Espagne, effort de formation de l’état moderne, a beaucoup joué du religieux pour justifier ses actions militaires.

Comme pour l’Islam, nous saluons et supportons les nombreux efforts des Églises chrétiennes pour s’en débarrasser. Qui mènent finalement le même combat que nous. Mais il reste très présents dans certains courants fondamentalistes, en particuliers les évangélistes américains qui accompagnent l’impérialisme, en particulier en Amérique du Sud.

L’antisémitisme savant

C’est “la minute fordiste”, un passage indispensable vers le 19e siècle et ses contradictions non résolues que nous continuons de subir.


L’antisémitisme moderne se couvre de parure scientifique, derrière les mesures de cranes, l’étude de la langue, la deconstructions des textes fondateurs, la prétention à en reformuler le sens (comme vu pour l’Islam dans Approche hyper-critique de l’Islam, un usage politique et relativiste des sources ?). Le mythe indo européen, qui fixe un passé mythique, coupant artificiellement l’humanité en deux, les sémites et les autres. Ce mythe (Mais où sont passés les Indo-Européens ? Le mythe d’origine de l’Occident, Jean-Paul Demoule), montre que la modernité n’en a pas encore fini avec le besoin d’ethniciser l’histoire. La bourgeoisie s’était faite “celte” pour s’opposer aux “francs” de la noblesse, l’Europe serait maintenant maintenant “indo européenne”. Les chercheurs sépare artificiellement une population antique proche de la mer caspienne de ses propres origines, car les individues qui vivaient là un instant, comme tous les autres, sont partis plus loins et venaient d’ailleurs. Un ailleurs qui inclue d’ailleurs des mots sémites dans le language “indo européen”,. Le terme et l’idée sont toujours présent dans le baggage scientifique, neutralisé artificiellement par son adoubement savant.

Cet antisémitisme savant est issue d’un long combat philosophique contre les lumières de la révolution française. Paradoxalement, et il faut s’attacher à cette contradiction, le courant courant irrationaliste dénoncé par G. Lukacs en philosophie, est aussi un courant anti-monotheisme. Schopenhauer, Nietzsche, Heidegger vont désigner le monothéisme comme un ennemi. Jusqu’à la participation de Heidegger au régime nazi. Notons que sur Nietzsche s’entendent assez bien R. Girard, et son athropologie chrétienne, D. Losurdo pour la lutte des classes et G. Lukacs pour la raison. On retrouve une analyse croisée, qui se continue avec l’humaniste E. Faye sur Heidegger. On a bien un courant philosophique qui reste d’actualité, mais dont on ne tire toujours pas assez les conséquences. C’est pour nous 1848 qui explique cela. La révolution de sociale et la seconde république en France, la social démocratie très particulière en Allemagne, montrent les contradictions de l’humanisme bourgeois une fois le pouvoir en main, et qu’ils refusent la perspective sociale. A partir de là il leur faut developper une nouvelle philosophie. La volonté de puissance tombe à point pour répondre à ce besoin. La philosophie bourgeoise, qui cherche après 1848 à assumer sa “volonté de pouvoir”, une distanciation progressive d’avec les lumières, l’humanisme et 1789. Qui construit sa justification contre les grands récits, en particulier monothéistes et socialistes, “la morale des esclaves”. Ces pensées se font contre la raison. Le nazisme vient plus tard, accompagné non pas de Nietzsche, mais de Heidegger. Prolongeant cette volonté de pouvoir jusque dans ses limites.

L’orientalisme incarne un sentiment de superiorité occidentale, moderniste, positiviste, qui s’ancre dans une politique coloniale et tente de rationaliser la supériorité de l’Europe du 19e contre sa propre population et ses aspirations socialistes, mais surtout contre les peuples coloniaux. Et dans les deux cas, l’attaque contre le monothéisme renforce une prétention à la supériorité morale de la bourgeoisie, qu’elle va utiliser en défense de l’état, depuis Fabre d’Eglantine. A l’opposé des efforts de Robespierre qui cherchait à inscrire la révolution dans la ligne de Rousseau (Rousseau et le marxisme, édité par Luc Vincenti). Malgré les horreurs de l’Eglise au 19e, il existait une ligne qui melait interets populaires et religieux. On lui a opposer défense du pouvoir bourgeois et orientalisme. Et E. Said note bien que cet orientalisme s’attaque également aux juifs et aux musulmans, dans le cadre de l’idéologie coloniale typique de cette époque de la fin 19e. Encore une fois, l’idéologie est ancrée dans les pratiques, on ne peut que comprendre ensemble religions, idéologies, pouvoir et lutte des classes. Mais les termes du débats sont surement à revoir. Lire avec profit Georges Labica, « Politique et religion », Pierre-Jean Luizard, « Laïcités autoritaires en terres d’Islam ».

L’anitsémitisme d’extreme droite

L’antisémitisme d’extrême droite, tout comme l’extrême droite elle même, se forme comme une excroissance de celui de la bourgeoisie moderniste, melée à une origine réactionnaire issus de l’opposition des nobles à la révolution bourgeoise, l’abbé Barruel en exil marque le début du complotisme. C’est après 1848, et la repression terrible de la république sociale, la seconde république, que leurs intérets et leurs personnes commencent à se meler face à la plebe, rappellans le libertinage de l’ancien régime combattu par Rousseau. Ces deux fils, romantiques et modernistes, se mélent au fil des ans et finissent après la guerre de 1914-18 par constituer le fascisme, un modernisme réactionnaire selon le terme de Jeffrey Herf.

L’affaire Dreyfus est un l’exemple par excellence de l’antisémitisme franco français. Elle montre comment la défense de deux militaires compromis avec l’étrangers se fait contre un juif, qui représenterai l’antifrance. Antisémitisme, défense des institutions, blanchiment des comprommissions avec l’étrangers. Au delà de cette base materielle et sociale, l’extrême droite va extrapoler à partir de l’orientalisme pour en faire un antisémitisme à la fois savant, la mesure des cranes, mystique, dans ses publications ésoteriques, philosophiques avec Heidegger, politique, contre le juif bolshevique et sans patrie, et réligieux, dans un combat contre le monothéisme.

Peut etre noter aussi que cet antisémitisme est toujours nationaliste, rarement patriote. Ou l’inverse, on ne sait plus bien. Depuis les nobles en exil qui inventent le complotisme avec l’abbé Barruel, le massacre de la commune appuyé sur les allemands, la collobaration avec le nazisme et aujourd’hui l’atlantisme de Sarkozy à Macron qui appuie sur l’islamophobie au fur et à mesure qu’ilks vendent le pays à la découpe, l’extreme droite va toujours chercher un appui à l’étranger contre la population. Seul le gaullisme fut une exception, en appuyant un nationalisme militaire et colonial sur les interets de la metropole, par son entente de fait avec le PCF et Moscou, trop contente de trouver un accord en Europe.

L’antisémitisme ne vient donc pas du monde arabe. C’est un antisémitisme d’extreme droite, de type européen, qui y a été propagé par les allemands pour leurs efforts de guerre rencontrant relativement peu de succes. On rappellera les grossieretés sionistes qui rendaient hajj al husseini responsable de l’holocauste. Même dans les ptitreries d’Herzog présentant tel un Colin Powell un livre allemand retrouvé à gaza, il s’agit là encore d’un livre allemand. Dans le monde franco français, c’est le couple dieudo-soral, alors organiquement lié au FN, qui a diffusé un antisémitisme d’extreme droite en reprennant tous ses tropes, dans les milieux populaires, qui pensaient y trouver de la subversion. Ainsi une grosse partie des fantasmes conspirationistes retouvés dans la cause palestinienne ne viennent ni de la gauche, ni de l’Islam, mais du FN. On retrouve dans leurs tropes complotistes dénonçant CFR et CRIF, le socialisme des imbéciles, qui s’attaque à des groupes particuliers, surement problématiques par ailleurs, pour détourner leurs ouailles de l’anti-imperialisme pratique et conséquents.

Extrême droite qui venait naturellement se présenter à la manifestation contre l’antisémitisme, déjà dans une vision anti populaire, contre les quartiers et le mouvement de soutient à la Palestine. Il y a donc un renversement accusatoire, ou les nostalgiques de Pétain et de l’Algérie française se retrouvent à utiliser l’accusation d’antisémitisme, c’est à dire le racisme génocidaire, pour défendre le génocide commis par le porte avion américain au proche orient. Sur un peuple sémite. A tous les niveaux, ces accusations se mordent la queue, de façon orwelienne.

C’est un antisémitisme qui refuse que les juifs soient des résistants. Il ne raconte pas les insurrections dans les camps d’exterminations. Au mieux, il utilise l’insurrection du ghetto de Varsovie comme un argument anticommuniste, passant sous silence les calculs politiques de la perfide albion. Il voit comme un malheur la participation des juifs à la révolution russe, sans qu’on sache bien pour lui si le communisme condamne le juif ou bien l’inverse.

L’antisémitisme fait toujours parti du baggage mystico politique de l’extreme droite. Aujourd’hui à peine masqué par une collaboration avec l’extreme droite sioniste, pendant que l’islamophobie joue à plein. Nous esperons que les quelques lignes qui précedent montre qu’il parait difficile d’opposer antisémitisme et islamophobie, mais qu’ils proviennent d’une même souche et jouent le même rôle antisocial.

Le Sionisme contre le judaisme.

Le sionisme lui même s’est construit contre la religion juive. Un colonialisme laïque opérant en même temps que les laïcités autoritaires au proche orient. « Israël l’autre conflit », Marius Schattner. Le commentaire de “ne monter pas sur le mur” a toujours servi de refus d’un état juif. Autant donc pour les antisémites qui condamnent le religieux juif. Mishna que l’on retrouve aussi référencée dans le Coran. Autant pour les anti talmudistes.

Quelque soit l’aspect reactionnaire patriarcale des haredim, leur continuité a refuser papier, nation et service militaire contient des restes anarchistes. Leurs manifestations contre la guerre provoque violence des policiers, et violence fasciste de la population quand un haredim se fait écraser par une voiture dans une manifestation. L’occupation faite au nom des juifs se fait en partie contre les juifs.

On notera aussi le soin particulier qu’on eut les sionistes à se débarasser des palestiniens chrétiens. Et a détruire le judaisme arabe dans la diaspora. Les millénaires communautés juives arabes du Maghreb, d’Iraq, du Yémen, d’Ethiopie, continuaient une histoire vivante du judaisme : l’extension autour de la méditerrannée depuis le premier millénaire, la communauté babylonienne, le sionisme leur a forcé la main vers Israel, puis traité sur place avec racisme, mettant fin au judaisme noir et arabe traditionnel. La communauté juive palestinienne elle même a été transformée par le sionisme. Leur judaisme même a été européanisé, une dimension négligée de l’aspect colonial du sionisme.

Qu’est-ce qui était plus précieux au judaisme ? Son implatation historique dans les lieux mêmes de son élaboration ou sa modernisation guerrière ? Encore une occasion où le suprémacisme occidental accuse la religion, juive en l’occurence, de sa propre violence. Le judaisme était pacifique avant la Shoah et le sionisme européen.

Le sionisme religieux, produit des années 70 d’une rencontre progressive dans l’occupation de la cijordanie entre le colonialisme religieux et son indispensable complement militaire n’a rien d’historique. Comme le salafisme ou l’évangélisme, il plonge ses sources dans le renouveau du religieux fin 19e et début 21e siècle. Comme le fanatisme musulman, il pousse là où les cultures traditionelles ont été déracinées. Ce n’est pas en soi un mal de repenser le religieux, mais en l’occurence c’est catastrophique. On a des fanatiques, meurtriers en puissance, qui sont le fer de lance du vol des terres palestiniennes, donc de l’expansion imperialiste du sionisme.

La guerre froide et le colonialisme ont fait subir le même sort au judaïsme qu’à l’Islam.

De l’Ethique
Nous ne suivons pas F. Lordon dans sa condamnation de l’ethique. Lukacs, fer de lance du materialisme dialectique, avait pour projet d’écrire une ethique communiste. Oui l’éthique agit d’abord au niveau individuel. Mais c’est un produit de l’époque, et c’est une construction culturelle, donc collective. Comme tout phénomène humain, elle est intelligible par le matérialisme.

Je n’ai pas aimé de Lordon ni son discours sur l’ethique, ni sa peinture des palestiniens assoifés de vengeance. C’est un tableau facile que de confondre la réalité terrible de la lutte de libération avec peindre ses militants. C’est une variante du miserabilisme, qui sous estime la conscience politique et morale des palestiniens. au moment où ils commencent justement à se demarquer des positions qu’ils avaient developpé dans les periodes de défaites. Je comprend pourquoi il utilise l’argument philosophique contre une ethique idéaliste et sans contexte à lauqelle il s’oppose. mais malheureusement son point deborde du contexte philosophique ou il le commence.

Il est interessant de voir que les fatwas palestiniennes légitimant les attaques suicides et les meurtres de civils ont été écrites dans une période de défaite, et portent une vue pessimiste de la situation et des moyens qui est déterminée par l’époque, et que le Hamas ne les revendiquent plus mais cherche maintenant à témoigner de son respect des civils. Des civils ont été tués, parfois volontairement, et il faut au nom de l’ethique musulmane, comme socialiste, condamner ces meurtres. Respecter les palestiniens c’est dire celà. Même de loin, même facilement. C’est l’ethique qui pousse tel combattant à protéger des civils, tel ado a proétger un enfant. Je ne sais à quels cannaux vous êtes abonnés, mais les premières vidéos que nous avions vu, c’était la destruction du mur, l’honneur des combattants. Ce n’est qu’après que nous avons vu celles des victimes de l’attaque, certains meurtres filmés. Chacun a donc vu autre chose le 07 octobre, et il est nécessaire que les historiens reconstruisent ce qu’il s’est passé pour qu’une parole commune puisse émerger. Il faut une enquête internationale.

Mais faut-il mettre aussi à son compte ceux des morts du 07 octobres dont les voitures ont été calcinées par les hélicopères appaches ou les maisons détuites par les tanks ? Tous les morts sont ils à mettre au compte de l’attaque initiale et de la destruction par les palestiniens des moyens de sécurité, d’intelligence et du commandement militaire dès le début de l’attaque ? La surprise justifie-t-elle le meurtre des civils ? Ou bien faut-il y lire encore un phénomène ethique, la doctrine Hannibal qui a théorisé le meurtre de ses propres civils pour ne pas avoir à négocier des otages ? Que pense l’ethique de la doctrine Dahiya qui consiste à maximiser les pertes civils de l’ennemi pour éviter toute contestation militaire ? Les israéliens sont ils fondamenatalement mauvais individuellement ? Ou bien peut on plutot lire en matérialiste que l’occupation militaire et la défense d’une frontière impérialiste impliquent une dégradation violente de l’ethique qui va impliquer à son tour les individus ?

Comme nous l’avions dans “Vers une victoire palestinienne ?”, nous pensons que l’éthique, comme pratique collective et comme conscience individuelle est nécessaire à tout mouvement de resistance, qui doit s’interdire le meurtre et le viol. Non seulement comme critère stratégique (c’est une des raisons qui ont permis la victoire des rouges sur les blancs), mais surtout comme production de peuples en lutte contre l’injustice. L’injustice créé l’éthique, l’éthique est la réponse spirituelle à l’oppression. C’est parcequ’un groupe est l’opprimé universel qu’il porte les valeurs universels. Et loin des tableaux misérabilistes, je suis persuadé que c’est le cas de la majorité des palestiniens, qui ont une culture politique forte, qui sont éduqués, et qui pour la majorité ne confondent pas lutte contre l’occupan et antisémitisme, puisqu’ils ont compris les interets imperialistes qui sont la cause de leur occupation.

Nous souhaitons que tous les peuples puissent lutte pour le libération, leur autonomie et puisse produire une culture de resistance qui soit une ethique universelle. Nous en avons besoin. L’ethique est necessaire au combattant d’une armée, l’ethique est necessaire aux militants, l’éthique est nécessaire à celui qui vit en société. En reconstruisant la société par en bas, en renforçant les liens interpersonnels, l’ethique peut sauver une société. C’est l’histoire de Jonas.

Les Contradictions de notre situation en France

Paradoxe apparent de l’époque, ce sont à nouveau les juifs de gauche qui défendent les valeurs de la république. Les parias de Tsedek, interdits de représentation à plusieurs reprise, s’inscrivent bien plus clairement dans la continuité des lumières et de l’histoire républicaine que le parti nationaliste, comme toujours compromis avec un état étranger, encore une fois un étranger génocidaire. Depuis les nobles en fuite jusqu’à la collaboration, en passant par le massacre des communards, aujourd’hui soutenant la bourgeoisie compradore qui vend le pays à la découpe aux USA, l’extreme droite combat les valeurs républicaines et la souveraineté nationale. Des judéos bolsheviques defendant les valeurs républicaines, une extreme droite antisémite défendant le sionisme, un papier anticolonial rappellant l’histoire de France, quelle époque mes amis, quelle époque.

Quelques considerations
Pourquoi en vouloir autant a tsedek et l’ujfp et les qualifier de traitres ou de faire valoir ? Quand on fait un meeting sur la situation au chiapas, on n’invite pas le gouverneur du mexique ni ses soutients, mais bien des zapatistes de la zone. Pareil pour les pays africains, où il ne choque personne qu’un nigerien ou un burkinbe parle de ses élites corrompus avec l’imperialisme. Ce ne sont pas des traitres, bien au contraire. Autant pour la construction idéologique de la haine de soi des juifs de gauche. Une idée d’extreme droite encore. Par contre si l’idéologie est dispersée par la comparaison, la structure reste : ces militants sud americains ou africins ou maghrebins sont également inquiétés, non pour une traitrise à leur race, mais bien pour leur militantisme anti imperiualiste et decolonial. C’est bien ainsi qu’on peut comprendre la mise au ban des militants tsedek, quand Edwy Plenel prefere inviter des disgressions coloniales sur une ethique idealiste.

Quels liens les juifs de gauche ont ils avec l’état colonial ? Il est difficile de parler de liens ancestraux et de les arcbouté sur l’origine génétique. Qu’on laissera volontiers de côté. Les juifs ont un lien culturel, historique, religieux avec la Palestine. Il est naturel qu’ils y aillent. Que ce soient des juifs ethiopiens, americains, français, arabes ou d’europe de l’est. Tout comme les chrétiens de toutes origines peuvent aller en terre sainte prier à Jerusalem, si possible en évitant certaines erreurs historiques. Des chrétiens eux mêmes ethiopiens, européens, americains, asiatiques et j’en passe. Des musulmans japonais ou brésiliens peuvent bien y aller faire leur petite oumra. Le monotheisme a remplacé depuis longtemps l’ethnicité par la foi. Tout comme la république française a priori, du moins selon sa charte fondatrice. Le peuple juif lui même est issu d’araméens en vadrouille se retrouvant avec d’autres levantins immigrés en Egypte. Ce qui constitua la multitude mélangée sortant d’Egypte fut avant tout l’experience commune de l’Exode et la foi qui en découle. En Judée elle mêmes, les judéens ont été constemment mélangés avec des canaanées, d’autres araméens, et mêmes des arabes banu Edom et banu Yetur. Herode lui même est un arabe, édoméen de la confédération nabatéenne.

Ce paradoxe est une contradiction essentielle du sionisme, des juifs européens, ont progressivement importé en Palestine un état nationaliste, une idéologie orientaliste, mythifiant le judaisme en même temps qu’ils le combattaient, jusqu’à la fusion étrange de nationalisme religieux qui emerge lentement après les années 70 et prend le devant de la scene coloniale. Avant leur arrivée, les palestiniens étaient juifs, chrétiens, musulmans ou appartenant à des religions diverses. L’histoire a de drole de detour pour que des orientalistes en viennent à accuser tout le monde d’antismitéisme après avoir combattu et détourné eux mêmes le judaisme palestinien, et arabe qu’ils ont fait venir plus ou moins de force de tous ses pays où il avait un veritable ancrage historique et traditionel pour l’ammener au star bucks. Et transformer Jerusalem en dysneyland commercial a la porte de Jaffa, comme les saouds le font pour La Mecque. Tout cela donne à penser “perdre son âme”, plus aucun discours ne fait sens. Seules restent cohérentes les structures capitalistes et imperialistes, les murs de Gaza et Cisjordanie, et un tramway Alsthom. Au moins ça c’est légal, du plastique laïque.

Même si on peut avoir une petite tendresse pour le côté amish des haredim de Jerusalem et des colons vivant dans des caravanes en cisjordanie, c’est reactionnaire à fond les ballons et ceux qu’on nomme progressistes sont les fers de lance et les postes avancés americains contre les arabes. On a du mal a prendre au serieux ce cadre touristique du religieux, les faits nous montrent sa violence meurtrière coloniale intrinsèque. Bien plus que la religon, fut elle juive ou musulmane, le capitalisme porte la guerre comme la nuée porte l’orage.

Conclusion

Nous ne voyons pas les juifs conne une catégorie, mais, tout comme “les musulmans” ou “les français”, un peuple multi ethnique, politiquement pluriel, religieusement riche, culturellement brillant ; divisé par des rapports de classes. Comme avec tous les peuples, il y a parmi eux des camarades que l’on aime chaleureusement, des libéraux humanistes que nous respectons de loin, et des fascistes que nous combattons. Parfois des frères en religion. Parfois des ennemis en religion. Les rapports humains ne se décident pas par catégories, mais à travers les hasards heureux et tumultueux des rencontres interpersonnelles.

Nous tenons à affirmer notre solidarité avec les camarades de Tsedek contre les attaques dont ils sont la cible, avec nos frères d’Anastasis qui rappellent l’engagement social du christianisme. Et tenons à réaffirmer la liberté de religion, qui est la marque des grandes civilisations et un des remparts contre le fascisme. Nous tenons à réaffirmer contre l’époque l’importance des grands récits d’espérance, monothéistes, socialistes, humanistes des lumières tel qu’exprimés dans la révolution française, contre l’idéologie mortifère du capitalisme. Lui qui ne conçoit pas de future en dehors des déterminismes économiques, et qui fatalement fait surgir la bête immonde à chaque crise. Contre elle, nous en appelons à la fraternité entre tous les humains, “car il n’y a qu’un seul Dieu, et vous êtes tous soeurs et frères”.


 

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2 réflexions sur « Pour en finir avec l’antisémitisme »

  1. Texte complet et complexe qui est super profond qui prouve que votre Collectif Attariq les Musulmans Anticapitalistes à de l’avenir devant lui

  2. Salem camarades

    A voir, peut-être que ce que je propose est à développer après, autre texte, etc….

    ______________________________________________________________________________________
    Après lecture de votre article.
    L’info m’est revenue en mémoire… Doc. Arte sur l’histoire de l’antisémitisme.

    Vu que la démarche est une démarche de clarté et d’unité, il serait bon, ça me semble important de rajouter soit un chapitre en-soi/soit caser un paragraphe dans “antisémitisme de gauche” >>>

    Antisémitisme (soi-disant) “prolétaire”

    -Né circa milieu XIX°siècle, c’est à dire au moment où l’exploitation capitaliste était la plus visible et la plus brutale.

    -Descendant d’une tradition de pensée (inconscient collectif) d’association chrétienne-historique des juifs avec l’argent

    -“Antisémitisme utile” sur 3 points :
    a-utile idéologiquement pour contrer la pensée de Marx/Pensée socialiste en général naissante, en essor

    b-utile concrètement pour détourner la colère ouvrière des autres exploiteurs capitalistes, plus nombreux. (je développe plus avant).
    Juifs comme bouc-émissaires de l’exploitation capitaliste.

    c-utile bien sûr pour les idées réactionnaires en France : renvoie au statut des juifs “citoyens comme les autres” depuis la Révolution 1789. Les réactionnaires voulant supprimer les acquis de la révolution…ils voulaient faire redescendre le statut des citoyens juifs bien évidemment.

    Développement “b” >

    – Cet antisémitisme ordinaire a existé, des prolétaires sont tombés dans le panneau.

    – Contre argument rationnel/matérialiste :

    Pour 1 Rotschild, combien d’exploiteurs catholiques, WASP ou athées/agnostiques ?!!! De J-P morgan, Rockfeller, ou les familles françaises Schneider …..etc…Il y en a énormément et une infime partie est juive.
    STATISTIQUEMENT ça tient pas !!

    Donc les vrais exploiteurs, sans être forcément antisémites déclarés (à l’époque un “courant politique comme un autre”….cf. Karl Lueger à Vienne, mais aussi en France il existait des “partis antisémites”) ou ont au moins “laissé faire” cette “judaïté comme diversion des colères prolétaires”. C’était dans leur interêt direct.

    -Même remarque que pour l’affaire Dreyfus et le “paradoxe français” : l’émergence d’un Rotschild banquier n’a d’abord été possible qu’en France, partout ailleurs il était impossible un juif d’accéder à un aussi haut-poste. Via 1789.

    Retombées (très) actuelles :

    Cet antisémitisme dit “prolétaire” est véritablement une gangrène pour la gauche puisqu’il est un terrain favorable à des dérives “à la Soral”, “à la Qanon” et à toutes déconnades comploto-mescouilles que parfois des gens “de gauche”/communistes relaient. Voir les fixettes mentales que font encore certains sur la famille Rotschild. De plus, ça accrédite les thèses risquées de “synarchie” , apanage des extrême-droites anciennes ou modernes.

    ———————

    Hypothèse au sujet de l’inconscient collectif du “juif qui réussit dans la société”. J’ai pas les données pour creuser, souvenir d’une vidéo d’un rabbin antisioniste qui parlait “religion” :

    -La diaspora étant une punition divine ne pouvant être levée que par “le Big Boss” (celui “qu’on ne doit pas citer en vain” ), l’état d’Israel est en-soi une sorte d’hérésie, de désobéissance impie. Passons.

    -Plus intéressant, il affirmait que dans “l’ADN mental” juif, c’est quasiment un commandement religieux que de se comporter en citoyen parfait, respectueux de l’endroit où il habite (pays, royaume, etc…)
    Sans tomber dans le cliché.
    contre exemple du cliché : les juifs russes étaient souvent des moujiks, serfs, comme les autres, voire plus maltraités…”stetl”/ghettos de villages…..donc socialement très bas ! ….ce qui a même surpris les nazis envahissant l’Ukraine, etc….les juifs polonais ou soviétiques étaient comme les autres et ne correspondaient absolument pas à l’image mentale qu’ils se faisaient des juifs….ils étaient pauvres voire très pauvres…en tout cas statistiquement au même niveau social que l’ensemble de la société qui les entourait.

    Peut-être que cette dernière hypothèse peut nourrir les reflexions d’Al-Attariq sur la déconstruction d’un énième préjugé..

    ______________________________________________________

    RETOUR A VOTRE TEXTE :
    L’orientalisme et son influence sur le sionisme : brillant, bien vu.
    Ce texte est vraiment très très bien et sa conclusion est lumineuse, même pour un non-croyant.
    Bref, bravo ! Continuez !

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